Programme printemps du quartier des Lentillères – été 2014

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Programme printemps/été 2014 du quartier libre des Lentillères

EDITO

L’événement marquant de cet hiver aura sans nul doute été le succès de la manifestation de soutien aux Lentillères, organisée le 8 mars dernier. L’ambiance y était festive et créative grâce aux déambulations déguisées des quelques 600 participant-e-s, le tout rythmé par danses, concerts et autres réjouissances.

Au Pot’Col’Le, on a démarré sur les chapeaux de roues, les premières récoltes s’approchant à grands pas. De nouvelles installations (jardins, habitations légères) fleurissent entre les aubépines et les sureaux.

Au Jardin des Maraîchers, on ne se refuse rien avec l’installation d’une serre de « cultivateur » [1]. La folie des grandeurs va bon train maintenant que les trous sont tous rebouchés, et de nouveaux projets mégalos naissent dans nos imaginaires : aménagement d’un parc public avec amphithéâtre pour spectacles en plein air.

L’hiver a été rythmé par des témoignages et discussions sur d’autres luttes à l’occasion des jeudis du snack friche. Histoire de canaliser notre énergie potagiste, des chantiers voirie et signalétique ont également embelli la friche.

En avril, la traditionnelle fête de quartier a célébré l’anniversaire de l’occupation : 4 ans, 4 jours d’activités diverses et variées. Encore une occasion de concentrer toujours plus d’engouement pour la friche… Ce qui promet un programme printemps/été 2014 tout aussi festif et convivial.

A en juger par vous-même !

[1] : voir interview de Rebsamen du 28 mars 2014 donnée à Radio Campus Dijon et Miroir Mag : http://www.miroir-mag.fr/16685-francois-rebsamen-ps-nous-sommes-la-gauche-et-nous-ne-pouvons-pas-oublier-de-parler-aux-gens-qui-souffrent/#comment-10443

Jeudi 8 mai – 19 h : Jeudis du Snack Friche

Projection du film-documentaire Ne me libérez pas, je m’en charge, retraçant la vie de Michel Vaujour, ancien braqueur, ayant réussi à s’évader à 5 reprises. Cette soirée est proposée par l’ABC (Anarchist Black Cross), organisation militant pour la suppression des prisons.

Dimanche 18 mai – à partir de 14h : Cueillette des fleurs de sureau

Prépares ta recette (confiture, sirop, sorbet…) et viens cueillir ces petites fleurs blanches qui parsèment les jardins !

Samedi 24 mai – 18h à la Grange Rose : Concert Apéro par la fanfare « Ze Tribu Brass Band »

Cette fanfare funk venue du quartier des Grésilles profite d’un weekend de répet’ sur la friche pour nous présenter quelques morceaux. Viens t’en mettre plein les oreilles avec nous !

Jeudi 29 mai – 20h : Jeudis du Snack Friche

Projection du film-documentaire Les moissons du futur de Marie-Monique Robin, présentant des initiatives agro-écologiques des 4 coins du monde.

Vendredi 30 mai – 20h à la Grange Rose : Bal Trad par le groupe « Bal à trois »

Ca va encore guincher sous la grange jusqu’au bout de la nuit !

Jeudi 12 juin – 20h : Jeudis du Snack Friche

Discussion autour du livre Vivre avec les animaux : une utopie pour le XXIème siècle (Jocelyne Porcher) suivie d’un repas végan.

Samedi 21 juin – 19h au Snack Friche : Projection-débat

Projection du film Considérant qu’il est plausible que de tels événements puissent à nouveau survenir réalisé par le collectif PEROU (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines). Ce film décrit la vie d’un camp de Roms situé en Essonne, aidé par cette organisation, avant que les pelleteuses ne viennent les déloger. En présence d’un membre du PEROU, on parlera du « droit à la cité » et d’autres façons de construire la ville.

Durant l’été (dates à confirmer) : Chantier d’été des Lentillères

Et on remet ça ! Après le succès de la première édition l’été dernier, on relance une nouvelle semaine de fêtes et chantiers sur la friche. L’occasion de filer un coup de main dans une ambiance festive !

Weekend du 9-10 août – Aux Maillys, dans la ferme de Lucie Jacob : Festival « Biotiful Days »

Une fête autour de la bio et de l’agriculture paysanne. De la musique, de l’aventure et de bonnes bières autour de sujets qu’on partage… allez, on en profite pour s’exporter du côté de la Saône le temps d’un weekend. Camping sur place possible !

Dimanche 31 août – 14h au Potcolle : Transformation et conserves

On se motive pour les dernières grosses récoltes des légumes d’été pour refaire les stocks de l’hiver !

Jeudi 4 septembre – 19h : Jeudis du Snack Friche

Projection de La Ville Bidon. Sorti en 1975, ce film tout aussi lucide que drôle et caricatural nous replonge dans la construction des grands ensembles et dénonce les logiques urbanistiques imposées d’en haut.

Jeudi 11 septembre – 19h : Jeudis du Snack Friche

Projection du film Coconut Revolution – documentaire sur la résistance victorieuse du Bougainville contre les compagnies minières, considérée comme la première éco-révolution de l’histoire. Suivie d’éco-discussions autour d’un éco-repas végan à prix libre.

Dimanche 14 septembre – toute la journée : Grande brocante des Lentillères

Et oui, en 4 ans d’occupation on commence à en accumuler des vieilleries ! Alors on se mobilise avec les voisins du quartier et c’est le grand déballage de rentrée !

Vendredi 3 octobre – à midi sur le campus : Salade Party

RDV devant le resto U Mansart du campus pour profiter d’un repas pour goûter les légumes des jardins des Lentillères !

Weekend du 10 au 12 octobre : Fête d’automne du quartier libre des Lentillères

Et ne pas oublier les RDVs réguliers !

  • Chantier collectif tous les lundis 14h sur la ferme maraîchère

  • Marché à prix libre les jeudis de 17 à 20h (dates de reprise à guetter sur le site)

  • Et jardinage collectif dès qu’il fait beau sur le Pot’Col’Le !

 

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Sortie du « Génie du Lieu » n°3

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Le Génie du lieu est un journal d’expression du quartier des lentillère, en lutte contre l’urbanisme local et le bétonnage du quarter de la rue Philippe Guignard à Dijon. Il est écrit a plusieurs par des occupant-e-s du quariter. Le numéro 3 est paru au cours de l’hiver 2014. Le Génie du Lieu est disponible en version papier sur place et dans divers bars à Dijon.  Vous pouvez aussi télécharger la version numerique sur le site de nos ami-e-s maraîcher-e-s : http://jardindesmaraichers.potager.org/?p=627

Édito de ce troisième opus :

Hasard du calendrier ou pas, le 3ème opus de notre journal du quartier des Lentillères sort en pleine campagne pour la conquête de la ville de Dijon : pourtant, nous ne nous faisons pas d’illusions sur la volonté d’écoute des candidats des deux partis majoritaires à l’égard de ce qui se crée sur le quartier.  Le spectacle de catch qui nous est offert cache difficilement que, quoiqu’il arrive, ce sont bien les logiques de contrôle et de rentabilité qui gagnent à la fin. Cet état de fait ne nous empêchera pas d’agir : nous comptons bien profiter de cette période de rencontre obligée du petit peuple par les élites politiques pour perturber leur mécanique bien huilée.

A commencer par le candidat de la droite locale, qui fustige dans son document de campagne le « bétonnage de notre ville » et promet « un moratoire sur les constructions_». Ne nous leurrons pas, la droite dijonnaise est allergique à la mixité sociale et craint donc la réalisation de nouveaux quartiers comprenant des logements sociaux : peu de chances que ces gens là apprécient l’occupation illégale de la friche des Lentillères et les solidarités qui s’y créent, notamment en soutien des précaires ou des sans-papiers…

Quant au maire sortant, il ne vaut pas mieux : nous irons lui rappeler notre existence lors de réunions publiques, puisqu’il feint d’ignorer ce qui se passe sur le quartier, malgré notre demande de rencontre datant de septembre 2011, cosignée par 22 associations amies. Enfin, ignorer, pas vraiment : il a bien envoyé plusieurs fois des buldozers sur la friche pour détruire – en vain – notre dynamique. Peut-être rétorquera-t-il que le préfet a déclaré son projet de bétonnage écologique d’utilité publique. Il faut dire que l’enquête publique a été rondement orchestrée par un commissaire enquêteur aux ordres, abonné aux « avis favorables »  qui a su valeureusement ne tenir compte d’aucune des remarques apportées par les habitants du quartier ayant participé. Et ce n’est pas l’achat du domaine de la Cras (voir brève) qui suffira à compenser la destruction des terres fertiles sur lesquelles nous jardinons et vivons.

Vous trouverez dans ce nouveau numéro, entre autres brèves de comptoir, recettes et mots croisés, nos réflexions sur la futuriste mais néanmoins « réaliste » agriculture verticale, stade ultime de l’élimination des paysans, ou encore sur le délire de la prévention situationnelle, déjà bien implantée à Dijon. Nous y opposons ce qui se construit ici comme rapports de solidarité, réappropriation de savoirs manuels et échanges gratuits ou à prix libre : nous partageons donc les dernières nouvelles du – toujours plus populaire – marché  hebdomadaire des Lentillères, ainsi que les bons mots croustillants des nouveaux et nouvelles arrivant-e-s sur la friche. Et pour finir, une voisine reliera ce qui se passe dans sa rue à divers mouvements d’urbanisme populaire pas si lointains.

Bonne lecture, et rendez-vous au jardin ou dans la rue pour leur montrer, quoi qu’ils en disent, que le sort du quartier est loin d’être joué !

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Sortie du « Génie du Lieu » n°3

couvLe Génie du lieu est un journal d’expression du quartier des lentillère, en lutte contre l’urbanisme local et le bétonnage du quarter de la rue Philippe Guignard à Dijon. Il est écrit a plusieurs par des occupant-e-s du quariter. Le numéro 3 est paru au cours de l’hiver 2014. Le Génie du Lieu est disponible en version papier sur place et dans divers bars à Dijon.  Vous pouvez aussi télécharger la version numerique : genie-lieu3-pour_lecture

 

Édito de ce troisième opus :

Hasard du calendrier ou pas, le 3ème opus de notre journal du quartier des Lentillères sort en pleine campagne pour la conquête de la ville de Dijon : pourtant, nous ne nous faisons pas d’illusions sur la volonté d’écoute des candidats des deux partis majoritaires à l’égard de ce qui se crée sur le quartier.  Le spectacle de catch qui nous est offert cache difficilement que, quoiqu’il arrive, ce sont bien les logiques de contrôle et de rentabilité qui gagnent à la fin. Cet état de fait ne nous empêchera pas d’agir : nous comptons bien profiter de cette période de rencontre obligée du petit peuple par les élites politiques pour perturber leur mécanique bien huilée.

A commencer par le candidat de la droite locale, qui fustige dans son document de campagne le « bétonnage de notre ville » et promet « un moratoire sur les constructions_». Ne nous leurrons pas, la droite dijonnaise est allergique à la mixité sociale et craint donc la réalisation de nouveaux quartiers comprenant des logements sociaux : peu de chances que ces gens là apprécient l’occupation illégale de la friche des Lentillères et les solidarités qui s’y créent, notamment en soutien des précaires ou des sans-papiers…

Quant au maire sortant, il ne vaut pas mieux : nous irons lui rappeler notre existence lors de réunions publiques, puisqu’il feint d’ignorer ce qui se passe sur le quartier, malgré notre demande de rencontre datant de septembre 2011, cosignée par 22 associations amies. Enfin, ignorer, pas vraiment : il a bien envoyé plusieurs fois des buldozers sur la friche pour détruire – en vain – notre dynamique. Peut-être rétorquera-t-il que le préfet a déclaré son projet de bétonnage écologique d’utilité publique. Il faut dire que l’enquête publique a été rondement orchestrée par un commissaire enquêteur aux ordres, abonné aux « avis favorables »  qui a su valeureusement ne tenir compte d’aucune des remarques apportées par les habitants du quartier ayant participé. Et ce n’est pas l’achat du domaine de la Cras (voir brève) qui suffira à compenser la destruction des terres fertiles sur lesquelles nous jardinons et vivons.

Vous trouverez dans ce nouveau numéro, entre autres brèves de comptoir, recettes et mots croisés, nos réflexions sur la futuriste mais néanmoins « réaliste » agriculture verticale, stade ultime de l’élimination des paysans, ou encore sur le délire de la prévention situationnelle, déjà bien implantée à Dijon. Nous y opposons ce qui se construit ici comme rapports de solidarité, réappropriation de savoirs manuels et échanges gratuits ou à prix libre : nous partageons donc les dernières nouvelles du – toujours plus populaire – marché  hebdomadaire des Lentillères, ainsi que les bons mots croustillants des nouveaux et nouvelles arrivant-e-s sur la friche. Et pour finir, une voisine reliera ce qui se passe dans sa rue à divers mouvements d’urbanisme populaire pas si lointains.

Bonne lecture, et rendez-vous au jardin ou dans la rue pour leur montrer, quoi qu’ils en disent, que le sort du quartier est loin d’être joué !

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Le quartier des Lentillères répond aux annonces de M. Rebsamen

Cela fait déjà 4 ans que la friche du quartier des Lentillères est
occupée. Jusqu’alors et malgré un développement croissant du nombre de
jardins et des activités, la Mairie a refusé tout échange et toute
remise en cause de son projet d’éco-quartier de 21 ha comprenant les 6
ha de terres maraîchères occupées. Les actions et initiatives de
communication se sont multipliées de notre côté pendant l’enquête
publique et la campagne électorale. Le 8 mars, une manifestation de
solidarité a rassemblé plus de 600 personnes dans une ambiance festive
et déterminée. La Mairie semble aujourd’hui prête à tenir enfin compte
de l’avis d’un nombre croissant de dijonnai-se-s attaché-e-s à ce qui se
vit et se cultive aux Lentillères. A la veille du second tour, M.
Rebsamen a en effet donné une interview à Radio campus et au Miroir Mag
dans laquelle il annonce que les 6 ha de terres occupées et cultivées
pourraient finalement être « préservés ». (voir retranscription complète
ici : https://jardindesmaraichers.potager.org/?p=582)

Nous nous réjouissons que l’ex et futur maire de Dijon s’accorde enfin
sur le fait que ces terres sont « bonnes », ce qu’il avait catégoriquement
nié jusqu’alors. Il est vrai qu’en les cultivant depuis bientôt 4 ans le
constat était simple à faire pour nous, de même que pour les ami-es
maraîchers nous ayant précédé-es ! [1] Le Maire avance cependant qu’il
veut mettre fin au caractère « sauvage » de l’occupation et demande à ce
que se constituent « des associations agréées, des jardins partagés et
des associations de maraîchers qui gèrent cette terre ». Dans le même
temps, il insinue que les terres ne seraient pas bien entretenues et que
les jardinier-e-s présent-e-s sur la friche ne travailleraient pas
suffisamment, ne proposant soit disant que de maigres cagettes avec « 6
tomates et 4 pommes de terre ». Nous ne le savions pas expert agronome,
ni que lui ou ses conseillers étaient venus voir si le marché était bien
achalandé ou si les récoltes étaient bonnes.

Qu’il se rassure cependant ! Association ou pas, le « quartier des
Lentillères », c’est déjà des dizaines de jardins partagés en petits
groupes, en famille, entre amis ou en grand collectif. Et de nouvelles
personnes en quête d’espaces de jardinage arrivent chaque semaine.
Depuis deux ans, le marché hebdomadaire offre les mois d’été de bons
légumes accessibles à tous et toutes, en distribution directe et à prix
libre. Les terres sont bien entretenues, et enrichies qui plus est,
alors que la mairie avait choisi de les laisser en friche puis d’y
creuser des trous béants pour empêcher qu’elles soient cultivées.

Au-delà des jardins, cette ancienne friche aujourd’hui connue à Dijon
comme le « quartier libre des lentillères », c’est aussi des espaces de
fête, de réunion, d’ auto-formation, d’accueil d’écoliers ou
d’étudiants, d’apiculture, de menuiserie, d’arts, d’ateliers, de vie et
d’habitat… ou simplement de bal(l)ades, C’est un melting pot social et
culturel, catalyseur de rencontres et de liens entre des centaines de
personnes du quartier, de Dijon ou d’ailleurs. C’est un espace collectif
et non-marchand précieux au sein d’un univers urbain toujours plus
aseptisé, sécurisé et rentable. Nous ferons en sorte que le quartier des
Lentillères conserve cette singularité.

De ce fait, les individus et collectifs qui construisent le quartier et
y cultivent n’entendent pas être remplacés par des maraîchers
professionnels ou des structures « hors-sol » parachutées par la Mairie.
Le fait que celle-ci semble envisager aujourd’hui de reformater son
projet de quartier et de préserver les 6ha de friches maraîchères peut
apparaître comme un bon signe pour tous/tes les amoureux-ses des
lentillères. Mais il ne s’agit pas, dans le même temps, de la laisser
gommer l’autonomie et la liberté singulière qui font la force de ce qui
se construit ici depuis 4 ans. Nous allons donc continuer à renforcer
l’existant, développer de nouveaux projets et assurer la pérénnité du
« quartier libre des lentillères » avec toutes celles et ceux qui le
souhaitent.

Dijon, le 17 avril 2014, depuis la rue Phillipe Guignard.

[1] Voir lettre ouverte de Jean-Pierre Koenig en réponse à Pierre
Pribetich du printemps 2013 : http://www.bienpublic.com/grand-dijon/2013/04/09/dijon-un-ancien-maraicher-repond-a-pierre-pribetich

 

La réponse en pdf ici

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Le quartier des Lentillères répond aux annonces de M. Rebsamen

Cela fait déjà 4 ans que la friche du quartier des Lentillères est occupée. Jusqu’alors et malgré un  développement croissant du nombre de jardins et des activités, la Mairie a refusé tout échange et toute remise en cause de son projet d’éco-quartier de 21 ha comprenant les 6 ha de terres maraîchères occupées. Les actions et initiatives de communication se sont multipliées de notre côté pendant l’enquête publique et la campagne électorale. Le 8 mars, une manifestation de solidarité a rassemblé plus de 600 personnes dans une ambiance festive et déterminée. La Mairie semble aujourd’hui prête à tenir enfin compte de l’avis d’un nombre croissant de dijonnai-se-s attaché-e-s à ce qui se vit et se cultive aux Lentillères. A la veille du second tour, M. Rebsamen a en effet donné une interview à Radio campus et au Miroir Mag dans laquelle il annonce que les 6 ha de terres occupées et cultivées pourraient finalement être « préservés » [1].

Nous nous réjouissons que l’ex et futur maire de Dijon s’accorde enfin sur le fait que ces terres sont « bonnes », ce qu’il avait catégoriquement nié jusqu’alors. Il est vrai qu’en les cultivant depuis bientôt 4 ans le constat était simple à faire pour nous, de même que pour les ami-es maraîchers nous ayant précédé-es ! [2]

Le Maire avance cependant qu’il veut mettre fin au caractère « sauvage » de l’occupation et demande à ce que se constituent « des associations agréées, des jardins partagés et des associations de maraîchers qui gèrent cette terre ». Dans le même temps, il insinue que les terres ne seraient pas bien entretenues et que les jardinier-e-s présent-e-s sur la friche ne travailleraient pas suffisamment, ne proposant soit disant que de maigres cagettes avec « 6 tomates et 4 pommes de terre ». Nous ne le savions pas expert agronome, ni que lui ou ses conseillers étaient venus voir si le marché était bien achalandé ou si les récoltes étaient bonnes.

Qu’il se rassure cependant ! Association ou pas, le « quartier des Lentillères », c’est déjà des dizaines de jardins partagés en petits groupes, en famille, entre amis ou en grand collectif. Et de nouvelles personnes en quête d’espaces de jardinage arrivent chaque semaine. Depuis deux ans, le marché hebdomadaire offre les mois d’été de bons légumes accessibles à tous et toutes, en distribution directe et à prix libre. Les terres sont bien entretenues, et enrichies qui plus est, alors que la mairie avait choisi de les laisser en friche puis d’y creuser des trous béants pour empêcher qu’elles soient cultivées.

Au-delà des jardins, cette ancienne friche aujourd’hui connue à Dijon comme le « quartier libre des lentillères », c’est aussi des espaces de fête, de réunion, d’ auto-formation, d’accueil d’écoliers ou d’étudiants, d’apiculture, de menuiserie, d’arts, d’ateliers, de vie et d’habitat… ou simplement de bal(l)ades, C’est un melting pot social et culturel, catalyseur de rencontres et de liens entre des centaines de personnes du quartier, de Dijon ou d’ailleurs. C’est un espace collectif et non-marchand précieux au sein d’un univers urbain toujours plus aseptisé, sécurisé et rentable. Nous ferons en sorte que le quartier des Lentillères conserve cette singularité.

De ce fait, les individus et collectifs qui construisent le quartier et y cultivent n’entendent pas être remplacés par des maraîchers professionnels ou des structures « hors-sol » parachutées par la Mairie. Le fait que celle-ci semble envisager aujourd’hui de reformater son projet de quartier et de préserver les 6ha de friches maraîchères peut apparaître comme un bon signe pour tous/tes les amoureux-ses des lentillères. Mais il ne s’agit pas, dans le même temps, de la laisser gommer l’autonomie et la liberté singulière qui font la force de ce qui se construit ici depuis 4 ans. Nous allons donc continuer à renforcer l’existant, développer de nouveaux projets et assurer la pérénnité du « quartier libre des lentillères » avec toutes celles et ceux qui le souhaitent.

L’assemblée de quartier des Lentillères

Pour télécharger la version tract de ce texte : reponserebs

[1] Voir retranscription complète ici : https://jardindesmaraichers.potager.org/?p=582

[2] Voir la lettre ouverte de Jean-Pierre Koenig en réponse à Pierre Pribetich : http://jardindesmaraichers.potager.org/?p=587

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