[07/01] LES LENTILLERES ATTAQUE LE PLUI

Rassemblement devant Dijon Metropole, Avenue du Drapeau, le Vendredi 7 février 2020 à 14h.

Le 25 novembre 2019, au terme de presque 10 années de lutte de la part des usagèr.e.s  du Quartier Libre des Lentilleres et de leurs soutiens, le Maire annoncait l’abandon de la phase 2 du projet d’éco-quartier et interdisait l’urbanisation de ces précieuses terres maraîchères occupées.Le 19 décembre dernier, la métropole votait le nouveau PLUI-HD dans lequel le Quartier Libre des Lentillères reste pour l’instant classé comme Zone A Urbaniser (ZAU). Ceci laisse la possibilité d’un retour en arrière. Rien ne garantit qu’un nouveau projet de bétonisation ne soit, un jour, relancé.

Dijon-Métropole se vante de participer à la préservation des terres agricoles et d’espaces « hybrides » (ni ville, ni campagne). Mais comment pourrait-on croire en ces déclarations d’intentions et confier l’avenir de ces terres à une municipalité qui les a menacées pendant 10 années et menace toujours d’en urbaniser d’autres en périphérie de la ville ? Si ce site de biodiversité et de pratiques d’écologies sociales existe encore aujourd’hui c’est parce que le Quartier Libre des Lentillères a su le préserver, en prendre soin et le défendre contre les logiques d’aménagement.Nous y avons réinventé de nouvelles formes d’habiter la ville, et d’y cultiver les terres avec toujours le souci de préserver un lien étroit avec notre environnement. Le PLUI tel qu’il est actuellement rédigé n’intègre pas cet existant.De plus, aucune forme actuelle du PLUI ne reconnait l’entremêlement des usages qui caractérise désormais ce territoire : jardinage et maraîchage, activités culturelles et sociales, habitat, réserve de biodiversité,…

Pour ces deux raisons nous déposons un recours à l’encontre du document de planification auprès du Tribunal Administratif de Dijon le vendredi 7 février. Cette hétérogénéité d’usages reliés pourrait se voir mise en danger demain par un zonage uniformisant.
Nous exigeons donc que les menaces sur ces terres et ses usagèr.e.s soient formellement levées, c’est à dire

  • d’acter l’abandon de la phase 2 du projet d’éco-quartier, 
  • de déclasser le zonage attribué à ce Quartier, 
  • de prendre en considération l’existant qui s’invente et se construit quotidiennement depuis 10 ans sur ce territoire auquel sont lié.es de nombreux.ses dijonnais.e.s. 

Pour préserver les usages et les formes d’organisation collective propres au Quartier Libre des Lentillères, le droit doit se réinventer afin d’être à la hauteur des enjeux de notre époque. 

Nous nous inscrivons dans un mouvement plus large qui propose d’autres manières d’habiter les territoires.

Parallèlement au dépôt de ce recours nous travaillons à l’élaboration d’une nouvelle proposition dont nous soumettrons les grandes lignes lors du rassemblement qui nous mènera devant le tribunal administratif.

Rassemblement devant Dijon Metropole, Avenue du Drapeau, le Vendredi 7 février 2020 à 14h.

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Tribune – Il faut laisser vivre le Quartier libre des Lentillères à Dijon !

Après le récent abandon par la mairie de Dijon du projet d’artificialisation des terres du quartier libre des Lentillères, 150 auteur.es, chercheur.euse.s, réalisateur.trice.s, architectes, comédien.ne.s énoncent les raisons de leur opposition aux menaces de normalisation de cet espace d’expérimentation.

Depuis une certaine attention aux enjeux écologiques, sociaux et démocratiques, nous sommes impliqués dans la préservation et la construction des (biens) communs, et en cela solidaires de la lutte du Quartier Libre des Lentillères. Nous nous réjouissons en ce sens de la récente décision municipale d’abandonner la phase 2 du projet d’éco-quartier qui menaçait d’urbaniser les dernières grandes parcelles de terres nourricières à l’intérieur de la ville de Dijon. Mais nous saluons surtout la ténacité et l’inventivité des militant·es et habitant·es impliqué·es dans cette lutte pour avoir, depuis dix ans, pris soin de ces 9 ha délaissés à leur arrivée. Elles et ils se sont attaché·es à les remettre en culture tout en y préservant la diversité de la flore et de la faune, y compris en prenant soin de maintenir certains espaces non jardinés. Elles et ils y ont aussi fait revivre un quartier en auto-gestion, solidaire des mouvements sociaux émancipateurs et des exilé·es, ouvert sur le reste de la ville et bien au-delà. Elles et ils y ont développé de multiples initiatives, maraîchères, festives, culturelles, des liens tenaces et la réappropriation de savoirs et de savoir-faire….Nous aimons la détermination bâtisseuse qui a permis la restauration des bâtis anciens, l’expérimentation d’auto-constructions de terre et de pailles ou encore l’apparition d’un amphithéâtre ou d’un bateau pirate… 10 ans d’un certains bouillonnement joyeux en ont fait un lieu de maraîchage, de vie mais aussi de flâneries fantasques fort apprécié de bien des dijonnais·es.

L’abandon du projet d’urbanisme, première victoire offerte par l’occupation sans droit ni titre du quartier, n’est pas seulement la victoire pour la préservation d’un « espace vert Â». C’est la victoire d’une certaine idée de la ville et de la façon de l’habiter. C’est la victoire d’une certaine vision de l’écologie politique, non inféodée aux impératifs de l’industrialisation et de la métropolisation. Comme cela a déjà été le cas l’an dernier avec l’abandon du projet d’aéroport sur le bocage de Notre-Dame-des-Landes, c’est la victoire d’une alliance vertueuse entre lutte acharnée et expérimentation concrète.

Nous laissons à M. Rebsmanen, maire de Dijon, le soin d’écrire sa propre version de l’histoire, en affirmant « Je n’avais rien dit car je ne voulais pas faire plaisir aux anar, mais je l’avais prévu depuis le début Â». L’histoire sociale nous a appris qu’il n’est pas d’acquis sur le plan démocratique, social ou écologique sans mobilisations collectives. Ici comme dans de nombreux autres endroits, les populations doivent lutter contre la surdité des élites, les caprices de certains élus et les processus d’invisibilisation de celles et ceux qui font véritablement vivre un territoire.

Sortir des pensées verticales, défendre l’art d’habiter des lieux

Alors que la municipalité avait décidé de ne rien changer dans la révision du « Plan Local d’Urbanisme Intercommunal Habitat et Déplacements Â» (PLUI-HD) concernant la phase 2 de l’éco-cité « jardin des maraîchers Â» – notons au passage, le processus marketing pervers qui consiste à se servir des attributs positifs d’un passé que l’on a contribué à faire disparaître – et qu’elle répondait par la négative aux demandes d’abandon exprimées lors de l’enquête publique, le Maire de Dijon est revenu in-extremis sur cette position. Il a ainsi validé dans une déclaration à la presse une partie de ce que demandait depuis 10 ans le collectif des Lentillères. Cette volte-face nous invite à exercer notre esprit critique et à rester dubitatif vis-à-vis des arguments, économiques et juridiques notamment, mobilisés pour justifier une possible expulsion des habitant·es du quartier dans les mois à venir. Nous déplorons en effet qu’en même temps qu’il reconnaît la justesse de leur combat, donnant raison à 10 ans de combat et d’enracinement, le maire de Dijon affirme qu’il pourrait dorénavant évacuer par la force les militant·es et les habitant·es qui ont fait renaître et vivre ce quartier.

Refuser de reconnaître que la chose publique peut aussi se construire en dehors des cases trop étroites des politiques publiques et de leur encadrement réglementaire, c’est oublier que la vitalité et la résilience de la démocratie ne se réduit pas à la sphère de la représentation ni même à celle de la participation encadrée. L’existence du Quartier est une singularité précieuse qui attire de nombreu·ses sympathisant·es, curieu·ses, qui répond à de multiples aspirations locales et inspire des regards venus d’ailleurs.

Le Quartier libre des Lentillères doit continuer d’exister car il est l’antithèse de grands projets inutiles et imposés, à l’image de la nouvelle stratégie agro-alimentaire de Dijon Métropole baptisée « Système alimentaire durable de 2030 Â». Imaginée pour répondre à l’Appel à manifestation d’intérêt « Territoires d’Innovation – Grande Ambition Â» (TIGA) lancé par l’État. La métropole y voit en toute modestie «  un projet original qui la place parmi les références françaises en matière d’agroécologie Â». En fait de référence agroécologique, ce projet est surtout l’occasion pour plusieurs poids-lourds de l’agro-alimentaire qui en sont partenaires, de construire une nouvelle filière économique particulièrement lucrative. Dijon Céréale, Seb, Orange,… mais aussi des réseaux comme le Food Use Tech ou Vitagora pourront ainsi continuer à entretenir leur position dominante en toute tranquillité au prétexte d’assurer une soi-disante « autonomie alimentaire Â» aux habitants. Mais nous n’avons aucunement besoin d’un TIGA et de ses acteurs dominants pour reprendre le contrôle de notre alimentation, pour prendre soin de la terre, pour accompagner le retour des paysans et partager nos ressources. Comme de nombreuses autres alternatives territoriales, le Quartier libre des Lentillères démontre qu’il est possible de s’inscrire hors d’une verticalité vertigineuse du pouvoir pour privilégier la gestion collective des biens communs, que sont en premier lieu les sols nourriciers et la biodiversité. Il offre la possibilité de concevoir de nouvelles formes d’interaction avec le vivant, y compris à partir de l’espace urbain.

Contre les menaces de« normalisation Â», soutenir les expérimentations collectives

Que le maire s’efforce de détruire demain 10 années de constructions collectives sur le quartier des Lentillères sous les auspices de la république comme le gouvernement a cherché l’an dernier à se venger de son renoncement sur la ZAD de Notre-dame-des-Landes ne serait pas seulement une nouvelle démonstration de la violence d’État. Ce serait déclarer de nouveau la guerre à tout un mouvement émergeant et hétérogène, puissant et créatif, qui a décidé de reprendre la main face à l’impuissance politique et au diktat économique. Vouloir Â« normaliser la zone Â», et tenter de faire rentrer dans un zonage unique ce quartier où se mêlent des expériences maraîchères, écologiques, d’échanges non marchands, d’auto-gestion et de solidarité, reviendrait à se priver de savoirs et savoir-faire riches au moment même où la crise climatique, écologique et sociale nous invite à changer radicalement de modèle et à explorer de nouvelles voies.

Nous demandons en conséquence que l’avenir du Quartier libre Lentillères soit confié aux habitant·es et militant·es qui l’ont construit. Nous appelons les responsables politiques à faire preuve de courage, d’imagination juridique et d’ouverture aux attentes de leurs administré·es en reconnaissant aux habitant·es le droit d’habiter les lieux où ils et elles vivent et qu’ils et elles font vivre. Nous leur demandons de se mettre au diapason des règles d’usages imbriqués que ceux-ci parviennent à élaborer au quotidien. Nous affirmons notre solidarité active pour ce nouveau grand chantier de réflexion collective qui s’ouvre sur l’avenir du Quartier libre des Lentillères.

Ici la tribune (version courte) parue dans Libération

Premier.e.s signataires de l’appel des Lentillères

Yannick Sencébé, sociologue, Dijon
François Jarrige, Historien, Université de Bourgogne, Dijon
Léo Coutellec, Philosophe des sciences, Paris
Antoine Lagneau, enseignant vacataire
Alice Le Roy, journaliste et enseignante
Adrien Normand, Chimiste Université de Bourgogne-CNRS, Dijon
Jean-Louis Tornatore, Anthropologue, Université de Bourgogne, Dijon
Sarah Vanuxem, juriste, Université de Nice, Nice
Josep Rafanell i Orra, philosophe et psychothérapeute, Paris
Isabelle Stengers, philosophe, Bruxelles
Serge Gutwirth, juriste, Belgique
Barbara Glowczewski, anthropologue, CNRS
Johan Badour , édition Divergences
Marie Menant, architecte et doctorante, Belgique
Serge Quadruppani, écrivain, traducteur
Jérôme Baschet, historien
Rémy Toulouse, édition La découverte
Jean Rochard, producteur de musique
Nicolas Flesch, auteur-acteur.
Chloé Kazemzadegan, travailleuse du spectacle
Pascal Bernier comédien
Yves Pagès, écrivain & éditeur (Verticales)
Simon Le Roulley, sociologue
Sophie Gosselin, philosophe, revue Terrestres
David gé Bartoli, philosophe
Fabrice Flipo, philosophe, Paris
Alessandro Pignocchi, auteur de bande dessinée
Philippe Descola, anthropologue
Alain Damasio, romancier
Fanny Ehl, doctorante designer
Sylvaine Bulle, sociologue
Elsa Brès, artiste
Mathilde Girard, psychanalyste philosophe, Paris
Laura Mehtali , doctorante en géographie, Nantes
Christophe Laurens, architecte
Anne de Galzain, réalisatrice, 02 Château-Thierry
Gilles Clément, paysagiste, Paris
Patrick Bouchain, architecte, Paris
Jean-Philippe Pierron, philosophe, Dijon
Nastassja Martin, anthropologue
Bruno Latour, sociologue
Christine Thépénier, orga Bobines Rebelles dans les Alpes, 05110 Esparron
Dominique Bourg, philosophe, Lausanne
Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste, Paris
Vincent Bourdeau, Enseignant-Chercheur en philosophie, Université de Besançon, Besançon
Caroline Darroux, ethnologue, MPOB, Anost
Noël Barbe, anthropologue , IIAC
Flavie Ailhaud, ethnologue
Noé le Blanc, enseignant
Stéphane Gacon, Historien, Université de Bourgogne, Dijon
Christophe Bonneuil, historien, Cnrs
Nathalie Quintane, autrice
Corinne Morel Darleux, autrice
Jeanne Susin, musicienne
Alessandro Stella historien (CNRS-EHESS)
François Thoreau, sociologue, université de Liège
Francesco Pastacaldi, musicien
Luisa Homem, cinéaste
Aki Kaurismäki, cinéaste, Finland
Félix Rehm, cinéaste et monteur, Paris
François Olislaeger, auteur de BD
Amandine Guilbert et Rémi Eliçabe, les éditions des mondes à faire
Guillaume Faburel, Géographe, Lyon
Vincent Balland, doctorant en histoire, Dijon
Hélène Tordjman, économiste, Paris
Fabian Lévêque, doctorant en études urbaines, Lyon 2
Sonja Kellenberger, Sociologue, Dijon
Pierre Bitoun, sociologue, co-auteur du livre « Le sacrifice des paysans »
Fanny Chrétien, Enseignante chercheure en Sciences de l’éducation et de la formation, Dijon
Thomas Bouchet, Historien, université de Lausanne
Lucie Dupré, anthropologue, INRA
Aurélie Dumain, sociologue, CMW, Lyon.
Cécile Gazo, doctorante en sociologie, Toulouse
Damien Marage, géographe, Dijon
Jeremy Sauvineau, doctorant en sociologie, Dijon
Béatrice Dégrange, chargée d’ingénierie de formation, AgroSup Dijon
Claire Masson, sciences de l’éducation, Dijon
Alexis Zimmer, historien, CNRS-EHESS
Jean Baptiste Vidalou, auteur
Maële Giard, géographe, Lyon
Mathilde Girault, études urbaines, Monts du Lyonnais
Elie Rivière, ingénieur et éco-habitant, Monts du Lyonnais
Mathilde Grandjean, doctorante en droit public, Dijon
Dominique Guidoni-Stoltz, Enseignante chercheure en Sciences de l’éducation et de la formation, Dijon
Kaduna-Eve Demailly, géographe (MCF), Paris
Jérôme Boissonade, maitre de conférences (sociologie)enseignements, université du littoral côte d’opale (ulco)
Élisabeth Peyroux, géographe chargée de recherche (cr1)
Flaminia Paddeu, géographe, Paris 13
Tibo Labat, Artiste-architecte, Nantes
Chloé Merlin, docteur en Écologie Microbienne
Romain Ozanne
Pierre Carniaux, réalisateur, Paris
Olivier Cheval, critique, cinéaste
Lorraine Druon, artiste
Peggy Cenac, Mathématicienne, Université de Bourgogne, Dijon
Gaëlle Boucand, cinéaste
Lucie Lerbet, doctorante, Lyon
Viviana Méndez Moya, artiste plasticienne
Mario Brenta, cinéaste/enseignant Université de Padoue
Raphaël Nieuwjaer, critique de cinéma
Gerard Watkins auteur acteur metteur en scène
Jonas Cervantes, diplômé d’architecture, Nantes
Daniel Kupferstein, réalisateur.
Maxime Martinot, réalisateur
Valérie Osouf, documentariste
Maximiliano de la Puente, rechercher et réalisateur
Alain Raoust, Cinéaste, professeur associé université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis
Raquel Schefer, chercheuse et réalisatrice
Jacopo Rasmi, chercheur et enseignant
Louise Chennevière, ecrivaine
David-Marie Vailhé, urbaniste
Sophie Wahnich, historienne, CNRS, Paris
Valerie Massadian, cineaste
Antoine Granier, vidéaste, cinéaste
Lorenzo Bianchi, réalisateur, producteur, Paris
Gaëlle Obiégly, écrivaine
Catherine Libert, cinéaste, Paris
Boris Nicot realisateur
Jean Pierre Duret, ingénieur du son, réalisateur documentaire
Léa Gasquet, journaliste, Paris
Yves Citton, enseignant de littérature, Université Paris 8
Mathias Rollot, enseignant-chercheur en architecture
Thierry Paquot, Philosophe
Jean Baptiste Bahers, Chargé de recherche CNRS, Université de Nantes
Geneviève Azam, économiste
Laura Mehtali, doctorante en sociologie
Claire Mélot, architecte, doctorante en philosophie
Jules Valeur, ingénieur du son
Franssou Prenant cinéaste
Alice de Lencquesaing, comédienne, Paris
Clément Schneider, cinéaste
Fabien Bidaut, artiste, architecte
Camille Degeye, réalisatrice, Paris
Jean-Robert Viallet, journaliste, auteur, cinéaste
Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique à Sciences Po Lyon
François Nobécourt, directeur de la photographie, Mexico
Caroline Dubois, écrivain
Thomas Le Gouge, philosophe, historien de l’art, Paris
Charlotte Thevenet, enseignante, chercheuse, Paris
Juliette Bayer-Broc, programmatrice, cinéaste, Marseille
Aurélien Gabriel Cohen, doctorant en philosophie et géographie, Université Paris 7 / MNHN
Luc Chessel, critique de cinéma et acteur
Frédéric Neyrat, philosophe
Martine Markovits, programmatrice, Paris
Paul Citron, urbaniste
Yaël André, cinéaste
Clémentine Roy, artiste
Sophie Bruneau, cinéaste
Maxime Combes, économiste
Emilie Hache, philosophe, Université Paris Nanterre
David Graeber, anthropologue, London School of Economics and Political Science
Yannick Haenel, écrivain
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Pour les voeux, les Lentillères devancent Rebsamen !

Vendredi soir, François Rebsamen annonçait ses vœux au Zénith à près de 2000 dijonnais·e·s venu·e·s assister à la grand messe de l’année, qui prend tout son sens dans un contexte électoral. Les Lentillères ont devancé son annonce, envoyant une petite délégation, débarrassée de ses bottes et vêtue de ses plus jolies escarpins pour l’occasion, qui a accueilli elle-même tou·te·s ces dijonnais·e·s à l’intérieur du zénith avec un message de bonne année et un petit papier (glacé pour l’occasion).

Le recto…

… et le verso

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On la joue collectif ! – COMMUNIQUÉ

ON LA JOUE COLLECTIF !

Il y a quelques semaines, la mairie annonçait l’abandon de la phase 2 de « l’Éco-cité des Maraîchers Â».
Depuis, elle annonce la possibilité d’une régularisation des seules activités maraîchères et potagères, sur la base de contrats individuels ou associatifs, à travers un « appel à projet Â».

Cela fait maintenant dix ans que nous soignons et faisons vivre le Quartier Libre des Lentillères, soit 12 hectares désormais sauvés de la bétonisation. Nous y sommes lié.e.s. Viscéralement.
Personne ne connaît mieux ce Quartier que nous.

Sa richesse vient en grande partie du fait que les activités maraîchères et potagères sont entremêlées à bien d’autres activités tant pratiques et culturelles que sociales. Voilà le projet que nous continuons à construire jour après jour : celui d’un Quartier qui réfléchit collectivement aux différents usages d’un même territoire.

C’est pourquoi il est inconcevable à nos yeux que le Quartier soit morcelé pour être attribué à des personnes ou des associations qui auraient opportunément mis leurs noms dans un registre, ou déposé un dossier de projet hors-sol.

Le maire de Dijon dit aujourd’hui que l’illégalité de notre présence doit cesser.
En vérité, cela ne tient qu’à lui.

Nous n’avons pas d’opposition de principe quant à une forme de régularisation. Il n’est pas question de cela mais du respect de ce que nous avons construit : une vie collective qui prenne soin du territoire et des relations, qui entremêle les différents usages possibles d’un espace, qui laisse la place à la réflexion commune et à l’invention.

Des formes de délégation collective existent en partie, des cadres juridiques restent à inventer. En effet, nous savons qu’il existe des lieux où la loi s’incline face à la légitimité et se réinvente lorsqu’une lutte s’avère victorieuse. Cette invention ne se fera pas sans nous. Elle demandera par ailleurs de la créativité et du courage politique.

Nous démarrons un grand chantier de réflexion collective autour de l’avenir du quartier. L’abandon de l’écoquartier signe pour nous la fin d’une phase de menace, et nous voulons repenser nos projets sur ces terres au regard de cette pérennité nouvelle, avec toutes les personnes qui nous soutiennent.

Nous rendrons public le résultat de nos réflexions au printemps.

Quels que soient les terrains de bataille, nous ne cesserons jamais de défendre le Quartier Libre des Lentillères.

Nous réaffirmons qu’aucune institution extérieure ne peut soigner ce territoire comme nous l’avons fait jusqu’à présent et comme nous continuerons à le faire.

L’Assemblée du Quartier Libre des Lentillères,
jardinier.e.s ou pas, habitant.e.s ou pas, anarchistes ou pas, gaillard.e.s ou pas.
Riche de ses soutiens divers et nombreux.

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LA VICTOIRE NE FAIT QUE COMMENCER !

Communiqué des Lentillères

La victoire ne fait que commencer

Le maire de Dijon a annoncé lundi 25 novembre que les Lentillères allaient être interdites à l’urbanisation. Le projet d’éco-quartier contre lequel nous luttons depuis 10 ans ne verra donc jamais le jour !

C’est une première victoire contre l’urbanisation mortifère de Dijon, et nous l’avons célébré lundi soir sous les fenêtres du conseil municipal.

Mais le maire annonce aussi qu’il va « demander l’évacuation de tous ceux qui occupent de manière illégale ce terrain Â» en précisant que « pourront y faire des jardins partagés ou des maraîchages urbains ceux qui s’inscriront pour avoir un bail Â». Plus tard, il osera compléter : « Je ne l’avais pas dit parce que je ne voulais pas faire plaisir aux anar’, mais je l’avais prévu depuis le début. Â»

C’est donc pour ne pas faire plaisir aux anar’ qu’il a répété pendant toutes ces années que le projet se ferait…

Il n’a de toute façon pas peur de la contradiction, en menaçant d’évacuer les gens à qui il vient de donner raison. Ces terres seraient bétonnées depuis bien longtemps par Dijon Métropole si elles n’avaient pas été occupées illégalement.

Cette illégalité reste un précieux moyen de résistance, à l’heure où le PLUI continue de dessiner une urbanisation asphyxiante, projetant encore de détruire des centaines d’hectares de terres agricoles dans et autour de la ville, tout en densifiant l’agglomération.

De notre côté, nous n’avons jamais attendu que l’écologie devienne un enjeu électoral pour réinventer notre rapport à la terre et au territoire. Depuis 10 ans, nous construisons concrètement dans ce quartier libre et autogéré l’autonomie alimentaire dont se flattent les élus.

Une nouvelle phase de la lutte pour sa préservation s’ouvre. Le Quartier Libre des Lentillères vivra avec tout ce qui s’y construit : son agriculture hors norme et collective, ses fêtes incroyables, ses habitations qui permettent à une centaine de personnes de prendre soin de cet endroit au quotidien, sa qualité de refuge pour les exilé·es, sa réinvention collective d’une vie de quartier,…

Il y a deux ans, nous nous sommes mis·es d’accord sur une « boussole Â» de 6 points qui nous permettraient de ne pas perdre le nord. Nous les réaffirmons aujourd’hui avec force :

Terre, territoire, maraîchage : Depuis 2010, nous préservons ces terres. Des projets naissent au fil des saisons, des envies et des rencontres, nous continuerons de les cultiver de manière multiples et hors norme.

Habitat, constructions, communs, commune : Le Quartier Libre des Lentillères est un quartier à part entière, habité aujourd’hui par une centaine de personnes. Ces terres sont intégralement liées à la vie qui s’y est inventé, leur préservation exige qu’elles restent habitées, travaillées et partagées.

Autonomie politique et diversité : L’assemblée du Quartier est l’expression de notre autonomie politique. C’est le lien privilégié de notre élaboration collective. Notre « nous Â» exprime des différences infinies et irréductibles, tenues par une éthique commune, subordonnées à aucune institution.

Économie : Nous refusons que l’économie marchande capitaliste détermine nos liens, nos projets, nos idées. Nous ne sacrifierons pas le sens de ce que nous construisons en le soumettant à ses exigences.

Éthique et toc : Nous ne voulons pas faire de la politique une sphère séparée de nos vies quotidiennes. Nous voulons que les luttes contre le sexisme, la transphobie, l’homophobie, le racisme et tout autre oppressions systémiques s’inscrivent dans nos faits et gestes en tentant de faire obstacle et d’agir contre tout comportements les perpétuant.

– Liens : Nous ne voulons pas faire des Lentillères un lieu où il ferait juste bon vivre dans un entre-soi. Nous sommes fièr·es des liens de soutien et d’amitié que nous tissons. Nous savons aussi que nous ne faisons pas l’unanimité. Nous continuerons à en prendre le risque et à lutter aux côtés de toutes celles et ceux qui se soulèvent pour leur libération et celle de la terre.

La victoire ne fait que commencer !

Quartier Libre des Lentillères

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VICTOIRE ! ABANDON DE LA PHASE 2

Après 10 années de lutte, aujourd’hui nous célébrons une grande victoire. Il n’y aura jamais d’ecoquartier aux Lentillères !!

Sous la pression, le maire de Dijon renonce à la phase 2 du projet d’écoquartier qui menaçait les Lentilères.
Il annonce dans la foulée que les occupations illégales ne seront plus tolérés. Il menace même d’expulser les occupant.e.s illégaux.ales. Quelle hypocrisie ! Serait-il vraiment prêt à expulser les personnes qui, par leur engagement, ont permis que ces terres soient sauvegardées ?

Nous allons continuer à faire vivre ce quartier qui s’est construit depuis 10 ans, avec ses multiples dimensions et toutes ses facettes.

Plus d’informations sur dijoncter.info : https://dijoncter.info/victoire-des-lentilleres-il-n-y-aura-pas-d-eco-quartier-1473

à suivre !

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[25/11] CASSEROLADE DEVANT LE CONSEIL MUNICIPAL

Lundi 25 novembre, la municipalité de Dijon vote le Plan Local d’Urbanisme qui considère les terres maraîchères des Lentillères comme une Zone à Urbaniser !!!!

Ils restent sourds, allons faire du bruit avec un concert de casseroles devant le conseil municipal !

Prends ta vieille casserole et un bout de bois !

RDV à 18H30 – place Notre Dame à côté de l’office de tourisme.

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Conférence gesticulée « Chili 1973…une dictature qui dure…qui dure…! » et débat sur la situation politique de Chili

« Chili 1973…une dictature qui dure…qui dure…! »

Cette conférence gesticulé aborde la mise en place de la dictature chilienne (1973-1990) et
les violations des droits Humain pendant cette période sombre.
 À travers son récit de vie elle parle aussi des Résistances conte le terrorisme d’État,
en particulier celles des femmes qui se sont organisées jusqu’à nos jours pour que continue à brûler la flamme de la Résistance contre toutes les formes d’oppressions

ANTONIETA
Conférencière, muraliste et arpillerista.
Née au Chili en pleine dictature, Anto est arrivée en 1985 avec sa famille comme réfugiée politique,
elle travaille sur les systèmes autoritaires, les reconstructions sociales post-conflits et penser les violences de genre.



Discussion avec Daniela et Cristobal sur la situation politique actuelle au Chili

Partie de l’augmentation des prix du ticket de métro, le Chili vit depuis quelques jours une insurrection d’une ampleur inédite. La révolte, qui a d’abord pris la forme d’invasions massives des stations de métro menées par des groupes de lycéen-nes,  s’est rapidement massifiée, prenant pour cible le système néo-libéral chilien dans son ensemble.  La réponse du gouvernement actuel à ce soulèvement populaire est des plus violente : couvre-feu, état d’urgence, militaires patrouillant dans les rues et réprimant les manifestations. On déplore des dizaines de mort-es, plus de cents disparu-es, des viols et des tortures dans les commissariats, mais on voit aussi surgir des communautés de luttes, des assemblées populaires et des solidarités nouvelles.

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[12 NOV] FOLLE SOIREE INDONESIE + MATH ROCK

Salut à tous-tes,

L’hiver a beau arriver, on est chaud au quartier. Deux soirées prévues en même temps vont fusionner pour un folle soirée !


Mardi 12 Novembre, c’est le grand retour de Zoo qui avait enflammé le chapiteau il y a 2 an et demi lors de la fête du quartier au cours de laquelle nous avions occupé la grande parcelle pour y faire champ collectif.
Les trois indonésiens reviennent avec leur groupe de rock tribal halluciné et hallucinant. Cette fois ci la soirée aura lieu dans une grange rose spécialement chauffée. Nos amis arrivant directement de Java où il fait entre 30 et 35° actuellement, on tentera de leur éviter le choc thermique vu qu’il nous offre la première date de leur longue tournée européenne. Venez (re)partager l’aventure !
Nous commencerons dès 18h par une discussion pour qu’ils nous exposent leur univers musical et linguistique fou qui les accompagnent dans leur concerts : le Khawagaka
https://www.rullyshabara.id/zoo

Il y aura aussi SPELTERINI et TACHYCHARDIE programmés par Mammouth

Programme :
18H Discussion au Snack Friche sur l’univers musical et linguistique de ZOO
19H30 Pizzas – par le nouveau groupe « fournil » du quartier des lentillères !
20H Concerts :
SPELTERINI :
Pierre Antoine Parois : batterie
Nico Joubo : guitare
Arthur de la Grandière : basse / électronique
Meriadeg Orgebin : guitare
+
TACHYCHARDIE :
+
ZOO (Indonésie)
Rully Shabara : Voix, Djembe, Rebana, Synthétiseur
Bhakti Prasetyo : Basse électrique
Ramberto Agozalie : batterie
Dimas Budi Satya : batterie, percussion faite maison
+
DéjaVU (Indonésie/France)
Ping-pong dj & vj set entre les membres de ZOO (Indonesia selecta) & Madame Macario (Mondo Sonido) from 50’s to tomorrow…

Plus d’infos: ZOO: https://www.rullyshabara.id/zoo RULLY SHABARA : https://www.rullyshabara.id MADAME MACARIO: https://madamemacario.wordpress.com/ Pour celleux qui voudraient en savoir plus sur Rully :

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[31 oct] Dernier marché de la saison + Häxan

Le 31 octobre sera le dernier marché hebdomadaire de la saison 2019, de 17 à 19h, dans la cours ou à l’intérieur de la grange rose (selon le climat !), à continuation on fera un petit apéro (amenez des trucs à grignoter et partager !) pour fêter et discuter de nos opinions et expériences sur la session. Pour conclure il aura la projection de Häxan, revisitée par « Les Sorties de Chaudron ».

Réalisé par Benjamin Christensen en 1922, le film muet Häxan nous livre une histoire de la sorcellerie. À travers des reconstitutions de scènes d’orgies, de torture ou encore d’hystérie au couvent, Christensen nous entraîne au plus profond de la période d’inquisition : bûchers, sabbats et autres pactes avec le diable.

Ces mises en scène fortes et oniriques sont revisitées par le collectif liégeois « Les Sorties de Chaudron ».  Plus qu’un live soundtrack, ces 4 liégeoises bricolent un spectacle politique mêlant créations musicales excentriques, doublage compulsif, bruitage dramatique et danse erratique.

On vous attend nombreuses !!

Le Jardin des Maraîchères et l’équipe des grandes cultures !

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