L’assemblée du Quartier Libre des Lentillères a décidé de répondre à la prise de parole de François Rebsamen lors du dernier conseil municipal. Cette réponse a été envoyée sur l’adresse mail proposée par la mairie. Nous en partageons le contenu ici.
Bravo Monsieur Rebsamen de comprendre enfin l’importance de préserver les terres, après des années de tergiversations. Que de temps perdu ! Il reste encore à comprendre, à vous et vos équipes, que si nous avons pu le faire, c’est grâce à la dimension collective, multiple et entremélée du Quartier Libre des Lentillères. Nous n’avons pas changé d’avis, et comme nous l’avons affirmé en 2019 : « On la joue collectif ! »
C’est bien gentil d’avoir créé une adresse mail pour régulariser au cas par cas les usages, mais encore une fois, nous gérons ouvertement et collectivement les jardins, ainsi que toutes les autres activités du quartier. Il n’y a pas « des individus et des groupes » qui pensent séparément leurs usages, mais la vie d’un quartier qui se pense en assemblée. Le Quartier Libre des Lentillères est une entité, une et indivisible, et la bande de terre que vous semblez continuer de menacer d’urbanisation en fait partie : que faites-vous des parcelles de jardin situées dessus ? Du terrain de BMX ? Du terrain de pétanque ? Du champ des Grandes Cultures ? Des fanfares qui y jouent ? Du fournil ? De la future cantine populaire ? Des habitant·es qui y vivent…? Nous ne parcellerons pas les usages, nous ne ferons pas sans une partie du quartier. On la joue collectif, encore et toujours.
Vous avez apparemment de fausses informations, le quartier n’est pas fermé. Depuis le début, des dijonnais·es et des curieux·es nous rejoignent pour cultiver, pour vivre, pour participer, pour assister à des spectacles ou simplement se promener. Pour rejoindre cette dynamique, nous avons une adresse mail publique de contact (tierraylibertad@potager.org), une assemblée générale et délibérative ouverte à tous·tes et qui se réunit chaque 3ème jeudi du mois, des marchés hebdomadaires à prix libre, une programmation culturelle, des moments de solidarités en tout genre, etc. Et nous avons même une commission qui se charge de coordonner l’attribution des parcelles de jardins individuels !
Alors… drôle d’idée que votre adresse mail et drôle d’idée que de continuer à menacer ces liens et ce qui fait la richesse des Lentillères. Nous réaffirmons une organisation autogestionnaire, faite par les usagères et usagers du lieu, celle-là même qui a permis à ce quartier d’exister encore et de toujours se projeter. Celle que vous proposez est déconnectée de ce qui se vit ici depuis 12 ans.
Nous avons déjà montré que nous n’étions pas fermé.e.s au dialogue avec la mairie/métropole : comme en mai 2021 quand nous avons imaginé et proposé un cadre juridique, la ZEC (Zone d’Ecologies Communale) pour les Lentillères. Vous, par contre, vous nous parlez de négociation en imposant des conditions qui ont un goût amer de menaces. Alors comprenez bien qu’on se méfie un peu…
Allez ! Encore un peu d’efforts, une solution collective ou rien. Il vous faudra apprendre à composer aussi avec les dijonnais·es qui vivent, passent, construisent, cultivent et dansent aux Lentillères.
L’assemblée des Lentillères, constituée de jardinièr·es, habitant·es, promeneurs·euses, rêveurs·euses, spectateurs·rices, et ami·es.
Quoiqu’il arrive le Quartier libre des Lentillères, le restera !