A Dijon, on trouve que la pratique des auto-reductions est légitime face au capitalisme et à l’existence qu’il fait mener à la plus grande partie de la population. On soutient donc toute personne qui subirait une forme de répression suite à ce genre d’action.
GRÈVE SQUAT AUTO-REDUCS SOUTIEN AUX INCULPES DE CARREFOUR!
Alors voilà l’année dernière, un peu à la même période de l’année, à Paris,
Des gens se disent : il fait froid, la solidarité c’est important
il faut se serrer les coudes dans tous les sens du terme.
On se met coude à coude donc, à plein,
et on rentre dans un endroit où¹ il y a vraiment plein plein de ressources,
des ressources pas très bien partagées – pour le dire gentiment.
On choisit une chaîne internationale française d’hypermarchés qui détruit les circuits courts et les petits commerces existants,
qui ne paye pas plus ses employé.e.s pour autant,
qui prend des marges sur des produits importés de l’étranger,
qui nous bousille le cerveau avec la pub omniprésente qu’elle produit avec ses millions,
qui fait du gaspillage à outrance
numéro 1 de la distribution alimentaire au Brésil, et accusé de faire des affaires avec ceux qui déforestent l’Amazonie…
bon en gros, qui est bien bien bien – dans le genre capitalo-mercantile.
On choisit… Carrefour.
On se dit qu’on est fort.e.s et qu’on va faire une action juste et équitable,
jouer les Robines des bois à notre échelle,
notre toute petite échelle
et redistribuer un peu des produits de première nécessité.
Parce que oui, les temps sont durs,
et qu’à d’autres moments difficiles, par exemple en Italie dans les années 70,
il y a des gen.te.s qui ont déjà trouvé ça super-pertinent-et-juste-et-beau de faire ça à leur échelle à elleux.
Ils et elles ont appelées ça les auto-réductions. «Auto» parce qu’ielles ont pris en main leur propre pouvoir d’agir et «réduction» parce qu’ielles en avaient bien marre de se faire entuber de la moula par les mêmes méga structures.
Alors à Paris, l’an dernier, on se sentait fort.e.s des actions des gen.te.s qui avaient fait ça avant nous, et fort.e.s de notre légitimité de le refaire aujourd’hui pour se serrer les coudes et pour montrer qu’on va pas se laisser entuber toute notre vie, qu’on veut se saisir de notre pouvoir d’action À défaut du pouvoir d’achat qu’on veut pas nous laisser.
Mais là , c’est le couac, la justice décide qu’a notre toute petite échelle, on doit donner 38 000 euros à Carrefour dont le chiffre d’affaire est de 21, 743 milliards d’euros. 21 743 000 000 d’euros.
Là on a vraiment des soucis d’échelle.
Des soucis d’échelle comme ça, ça s’appelle de la répression, et ça charrie au moins autant de soucis d’échelle, que de fond, et de forme.
D’un coup on a tous les soucis.
Alors qu’on avait trouvé une solution pas mal.
Si toi aussi t’es contre les soucis d’échelle et les autres, que t’as envie d’aider à passer à l’échelle supérieure pour mieux se défendre, rejoins l’appel à actions contre Carrefour du 28 novembre au 4 décembre pour les inculpés des autoréductions à Paris. Organise ton auto-réduction à Dijon ou ailleurs, accole ton nom à ce texte, relaie l’un et l’autre, met la misère à l’enseigne Carrefour et son monde. Hésite pas, on serra là , on se serrera les coudes!
Le quartier libre des Lentillères