Manif et journée d’actions – le 27 mars à Besançon
Après l’abandon du projet d’écoquartier qui menaçait les Lentillères, gagnons les Vaîtes à Besançon! Retrouvez l’appel lancé par les Vaîtes et les Lentillères et co-signés par 40 organisations et 25 fermes locales et surtout… Réservez votre journée du 27 mars pour faire tomber un autre projet d’urbanisme!
Les Vaîtes et les Lentillères sont deux luttes sœurs. Des terres maraîchères, des jardins populaires, des espaces autogérés, dans les deux cas menacés par des projets de bétonisation qui avancent sous le signe d’un capitalisme peint en vert en s’appelant écocité ou éco-quartier. Les Vaîtes, 34 hectares de terres menacées à Besançon par un «éco-quartier», les Lentillères 9 hectares à Dijon qui font face au béton froid et gris de la première phase en cours de réalisation de l’écocité «des Maraîchers».
Le 20 mars, aux Lentillères, on fête le printemps et l’autoproduction des semences.
À partir de midi le quartier libre des Lentillères vous invitent à venir partager vos semences, que ce soit des graines de légumes ou d’autres type de végétaux!
En effet, rien de tel que de partager des graines pour préparer le fleurissement de nos jardins et enrichir la diversité de nos potagers pour le printemps prochain! Geste nécessaire pour garder un rapport direct avec ce vivant végétal qui nous nourri et qui sert de refuge pour ce monde foisonnant que sont les insectes et autres petits animaux des jardins.
Vous pouvez amener aussi des plants, boutures et autres.
On aura des semences autoproduites à partager.
Des pizzas à prix libre seront proposés par le foufournil des Lentillères pour celleux qui veulent déjeuner sur place.
A cette occasion il y aura une table ronde avec des intervenant.es qui parlerons de leur engagement pour la défense des réseaux de semences potagères libre.
Rendez vous à partir de midi au Pot’Col’Le et au Snack Friche, 35 rue Philippe Guignard.
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Du jeudi 21 au dimanche 24 janvier, on organise un chantier des communs aux Lentillères !
L’idée, c’est de faire tomber la partie droite du mur qui se situe du côté Snack Friche, de trier et ranger les pierres pour pouvoir les réutiliser ensuite, et de creuser une tranchée qui permettra d’amener l’eau potable au Snack et chez Papy.
C’est possible de venir pour un jour ou tout du long, il y aura des repas du midi prévus sur place, et des moments ensemble de projections, discussions (accompagnés de chips) en fin de journée. Les chantiers auront lieu en extérieur, il risque de faire froid et/ou de pleuvoir, alors même si on pensera aux boissons chaudes, c’est cool de venir bien couvert.e.s.
On prévoit de commencer à 9h, au Snack friche, pour le café avec un point chantier, de faire une pause à midi, de reprendre de 14h à 17h on profitera de la pause à midi et le soir de l’heure qu’il restera avant le couvre feu pour boire l’apéro, raconter où en est le quartier et la lutte des Lentillères aux nouvelles venues, expliquer la suite du chantier en cours, et parler aussi de plein d’autres choses qui nous animent.
Une délégation zapatiste d’une centaine de personne débarquera en Europe durant l’été 2021. Une grande déclaration vient précéder ces rencontres internationales. Elle est déjà signée par des centaines de collectifs, parmi lesquelles le Quartier libre des Lentillères et l’Espace autogéré des Tanneries.
Des liens entre Dijon et le Chiapas se construisent doucement pendant ces dernières années. Entre autre, le Quartier Libre des Lentillères, par ses revendications de libération des terres maraichères, a toujours connu des formes d’inspiration venues du Mexique. En 2013, les Lentillères ont signé la Sexta zapatiste, appel à la constitution d’un réseau planétaire de luttes et de résistance. En novembre 2017, avait eu lieu le cycle « Mexique en lutte » au cours duquelle une fresque était apparu aux abords des Lentillères, pour symboliser l’union des luttes de France, du Mexique et du monde entier. La fête des Lentillères du printemps 2017 avait été marquée par une tonalité zapatiste avec une exposition permanente de fresques, et la venue de Jérôme Bachet et de Rocio Martinez. Aujourd’hui, les Lentillères, ainsi que les Tanneries, signent cette déclaration internationale pour la vie.
QUAND LES ZAPATISTES DEBARQUENT EN EUROPE…
Après 500 ans de colonisation du Mexique, les zapatistes – communautés indigènes du Chiapas qui construisent leur autonomie depuis le soulèvement de 1994 – et le Congrès National Indigène – qui rassemble les peuples autochtones en lutte contre leur extermination et contre le saccage capitaliste – ont décidé de traverser l’océan Atlantique.
Cette grande délégation (d’au moins une centaine de personnes) constituée en majorité de femmes, viendra exprimer que les communautés autochtones du Mexique n’ont toujours pas été conquises, mais aussi rencontrer les luttes européennes sur leurs territoires afin de tisser des alliances et partager des convictions et énergies communes : la défense de la vie, l’autonomie politique et le combat contre toutes les formes de domination.
Une partie de la délégation devrait arriver en bateau, par l’océan, et l’une des destinations et des dates clairement évoquées est Madrid, 13 Août 2021, 500 ans jour pour jour après la chute de la capitale de l’Empire aztèque et le début officiel de la colonisation des terres mexicaines, rebaptisées alors “Nouvelle Espagne”.
Un communiqué en six parties est progressivement publié par les zapatistes, dont la première ci-dessous :
« Première Partie :
UNE DÉCLARATION…
POUR LA VIE.
1er janvier 2021
Aux peuples du monde :
Aux personnes qui luttent sur les cinq continents :
Frères, sœurs, froeurs, compañer@s :
Durant ces derniers mois, nous avons pris contact entre nous de différentes manières. Nous sommes des femmes, des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres, des travestis, des transsexuels, des personnes intersexes, des queers et d’autres encore, hommes, groupes, collectifs, associations, organisations, mouvements sociaux, peuples originaires, associations de quartier, communautés et un long etcetera qui nous donne une identité.
Nos différences et les distances entre nous viennent des terres, des cieux, des montagnes, des vallées, des steppes, des déserts, des océans, des lacs, des rivières, des sources, des lagunes, des races, des cultures, des langues, des histoires, des âges, des géographies, des identités sexuelles ou pas, des racines, des frontières, des formes d’organisation, des classes sociales, des capacités financières, du prestige social, de la popularité, des followers, des likes, des monnaies, des niveaux de scolarité, des manières d’être, des préoccupations, des qualités, des défauts, des pours, des contres, des mais, des cependant, des rivalités, des inimitiés, des conceptions, des argumentations, des contre-argumentations, des débats, des différends, des dénonciations, des accusations, des mépris, des phobies, des philies, des éloges, des rejets, des abus, des applaudissements, des divinités, des démons, des dogmes, des hérésies, des goûts, des dégoûts, des manières d’être, et un long etcetera qui nous rend différents et bien des fois nous oppose.
Il n’y a que très peu de choses qui nous unissent :
Faire nôtres les douleurs de la terre : la violence contre les femmes, la persécution et le mépris contre les différentEs dans leur identité affective, émotionnelle, sexuelle ; l’anéantissement de l’enfance ; le génocide contre les peuples originaires ; le racisme ; le militarisme ; l’exploitation ; la spoliation ; la destruction de la nature.
Comprendre que le responsable de ces douleurs est un système. Le bourreau est un système exploiteur, patriarcal, pyramidal, raciste, voleur et criminel : le capitalisme.
Savoir qu’il n’est pas possible de réformer ce système, ni de l’éduquer, de l’atténuer, d’en limer les aspérités, de le domestiquer, de l’humaniser.
S’être engagé à lutter, partout et à toute heure – chacunE là où on se trouve – contre ce système jusqu’à le détruire complètement. La survie de l’humanité dépend de la destruction du capitalisme. Nous ne nous rendons pas, nous ne nous vendons pas, nous ne titubons pas.
Avoir la certitude que la lutte pour l’humanité est mondiale. De même que la destruction en cours ne reconnaît pas de frontières, de nationalités, de drapeaux, de langues, de cultures, de races, la lutte pour l’humanité est en tous lieux, tout le temps.
Avoir la conviction que nombreux sont les mondes qui vivent et qui luttent dans le monde. Et que toute prétention à l’homogénéité et à l’hégémonie attente à l’essence de l’être humain : la liberté. L’égalité de l’humanité se trouve dans le respect de la différence. C’est dans sa diversité que se trouve sa ressemblance.
Comprendre que ce n’est pas la prétention d’imposer notre regard, nos pas, nos compagnies, nos chemins et nos destins qui nous permettra d’avancer, mais la capacité à écouter et à regarder l’autre qui, distinct et différent, partage la même vocation de liberté et de justice.
De par ce qui nous unit, et sans abandonner nos convictions ni cesser d’être ce que nous sommes, nous nous sommes mis d’accord pour :
Premièrement.- Réaliser des rencontres, des dialogues, des échanges d’idées, d’expériences, d’analyses et d’évaluations entre personnes qui sommes engagées, à partir de différentes conceptions et sur différents terrains, dans la lutte pour la vie. Après, chacun continuera son chemin, ou pas. Regarder et écouter l’autre nous y aidera peut-être, ou pas. Mais connaître ce qui est différent, c’est aussi une partie de notre lutte et de notre effort, de notre humanité.
Deuxièmement.- Que ces rencontres et ces activités se réalisent sur les cinq continents. Qu’en ce qui concerne le continent européen, elles se concrétisent durant les mois de juillet, août, septembre et octobre 2021, avec la participation directe d’une délégation mexicaine formée par le Congrès National Indigène-Conseil Indigène de Gouvernement, le Front des Villages en Défense de l’Eau et de la Terre des Etats de Morelos, Puebla et Tlaxcala, et par l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Et que nous aiderons selon nos possibilités à ce qu’elles se réalisent, à des dates postérieures encore à préciser, en Asie, en Afrique, en Océanie et en Amérique.
Troisièmement.- Inviter les personnes qui partagent les mêmes préoccupations et des luttes similaires, toutes les personnes honnêtes et tous les en-bas qui se rebellent et résistent dans les nombreux recoins du monde, à rejoindre, à contribuer, à soutenir et à participer à ces rencontres et activités ; et à signer et à s’approprier cette déclaration POUR LA VIE.
Depuis l’un des ponts de dignité qui unissent les cinq continents.
Rendez-vous avait été donné à 10h au fournil en rénovation (avant une ouverture bientôt) du côté des Petites Lentillères. Ce samedi matin de fin novembre, sous un soleil radieux, du thé et du café chaud ainsi qu’une pâte à pizza en préparation attendaient une quarantaine de personnes de différents horizons prêtes pour joyeusement mettre en terre une centaine de fruitiers (ou les distribuer).
Comme bien souvent l’histoire avait commencé par un coup de fil d’un ami à un autre. Il s’agit cette fois-ci d’un
Depuis ce deuxième confinement, on pressent qu’il va falloir apprendre à « vivre avec » la pandémie mondiale encore un peu plus longtemps. Depuis quelques temps, on avait compris aussi qu’il allait falloir « faire avec » la crise écologique. Plutôt que d’attendre gentiment le prochain état d’urgence, ce qu’on essaye de construire, ici, au Quartier Libre des Lentillères, c’est une manière possible de continuer à vivre malgré ces crises. En imaginant et en créant un monde qui nous fasse envie, tissé de rapports non-marchands, empreint de solidarité et de sens des communs, connecté à l’environnement dans lequel on se trouve, organisé en autogestion.
D’une petite lutte très localisée contre un projet de bétonisation comme il en existe tant, s’est construit durant 10 ans, sans préméditation, en tâtonnant, en bidouillant, un quartier riche de la diversité de ses activités (de maraichage en auto-construction, de petits jardins en fêtes de quartier), riche aussi des personnes qui le traversent, le font vivre, y jardinent et y habitent. Et riche en imaginaires possibles. Ensemble on se réinvente sans cesse collectivement.
Forcément, ces derniers mois, on est comme tout le monde : on est ébranlé.e.s par la crise sanitaire qui agite notre planète. Dans ces moments de doutes, pouvoir échanger des avis, exprimer nos peurs, discuter de nos limites, débattre pour, au final, tenter de se mettre d’accord collectivement sur les mesures que l’on met en place pour prendre soin de nos santés et continuer à créer du commun, ça nous semble d’autant plus cohérent. L’autogestion qu’on expérimente et qui s’éprouve ici au quotidien nous permet cela. Ça n’a rien d’évident, et c’est un processus encore en cours, mais c’est une démarche nécessaire. Loin d’une politique pyramidale qui inspire la défiance, loin d’une vision individualiste de la responsabilité, loin d’une stratégie de la culpabilisation, on a l’intention de continuer à se faire confiance pour apprendre à élaborer ensemble une pensée pertinente politiquement.
Ce texte est une invitation à venir dans ce quartier libre, qui fait partie intégrante de la ville (n’en déplaise à la mairie). On ne construit pas ici un en-dehors du monde, mais un espace ouvert, poreux et que l’on souhaite accueillant. En ces temps de crise sanitaire où la plupart des lieux de sociabilité que l’on peut trouver en ville ont fermé leurs portes, où certaines associations sont empêchées de mener leurs actions, il nous semble d’autant plus nécessaire de rappeler que la liberté de circuler et de s’organiser, encore en cours ici, est accessible à tout le monde.
En effet, alors qu’on entend à la radio que pour prendre soin de nos proches, il ne faut plus les approcher, nous on se dit à l’inverse que se retrouver pour flâner au grand air avec des gens qu’on aime, c’est fondamental. Qu’un monde où la sociabilité n’est permise qu’au sein du travail et de l’espace familial, pour beaucoup d’entre nous, ça ne correspond à aucun schéma connu. Que jardiner, ça peut assurer le bien-être psychologique de personnes qui se sentent vite coincées sans leur quelques m2. Qu’on n’a pas envie de se recroqueviller et que faire des trucs ensemble, c’est comme ça qu’on envisage l’apprentissage. Que pour continuer à se rencontrer, on a envie d’aller distribuer des légumes sur le rond-point d’à côté.
De fait, le quartier continue à vivre. Ses résident.e.s, humain.e.s, hérissons ou limaces, s’y déplacent librement, sans avoir à « attester » d’une bonne raison d’être là où illes sont. Les récoltes de légumes d’automne sont abondantes, et demandent à être partagées au plus grand nombre. C’est le moment de l’assolement et de la préparation des sols pour l’hiver. On ne peut pas mettre le vivant en pause. Depuis quand ne fait-on plus partie du vivant ?
Alors, n’hésitez pas à passer nous voir au quartier quand vous voulez. On vous invite aussi à soutenir autant que vous le pouvez les Jardins de l’Engrenage, aujourd’hui menacés d’expulsion, ainsi que d’autres espaces de liberté et de circulation qui se font expulser, ne peuvent pas voir le jour ou se maintenir. Faisons-les vivre et défendons-les !
Le Quartier Libre des Lentillères
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« J’ai 10 ans » ! Plongée dans les archives de cette tumultueuse première décennie et particulièrement sur la date anniversaire. Par ces temps de confinement, on vous emmène en ballade dans les archives du média militant local de l’époque – Brassicanigra – avec des articles, des photos et aussi des vidéos glannées sur le web.
Remontons le temps grâce aux archives amassées en ligne et, pour fêter l’anniversaire du Quartier Libre des Lentillères malgré le confinement, retraçons ensemble ces 10 années de luttes et de construction….
Nous, consommateurs, sommes conscients de l’impact des modes de production, de transformation et de distribution des produits alimentaires sur l’environnement et la santé. Près de la moitié des aliments végétaux consommés en France renferment des résidus de pesticides, les sols et l’eau sont pollués, et de 20 à 30% des émissions de gaz à effet de serre sont dus à l’agriculture intensive en Europe. L’agriculture biologique apporte une réponse concrète aux problèmes de santé publique et d’environnement. Elle offre, à un prix juste, des produits frais, de saison et dont la qualité est contrôlée à tous les niveaux. Mais elle représente actuellement moins de 2% de la surface agricole de Côte d’Or. Il n’y a pas assez de producteurs biologiques pour répondre à la demande croissante. Par exemple, plus de 600 familles de l’agglomération dijonnaise sont en attente d’un panier bio hebdomadaire et la restauration collective souhaiterait introduire de façon régulière ces produits. Face au manque de terres “pour” installer de nouveaux producteurs en bio – particulièrement en maraîchage, nous, signataires de la pétition, demandons aux élus et responsables agricoles de s’engager dès maintenant à œuvrer à la préservation et au maintien de terres agricoles en Côte d’Or par tout moyen (rachat, création de zone agricole protégée, etc.)
· pour l’installation de nouveaux paysans en agriculture biologique
· pour la conversion en agriculture biologique des terres agricoles, particulièrement celles situées à proximité des captages d’eau.
L’écologie est dans tous les discours… il est temps de passer aux actes ! L’alimentation saine est un droit pour tous. « La pétition est à signer sur jesigne.fr, elle sera aussi disponible sous forme papier sur le marché de Dijon et dans différents endroits en fonction des actions menées par les membres du collectif. Le collectif à la base de cette action est constitué de : Confédération Paysanne 21, Quetigny Environnement, Bioconsom’acteur, Greenpeace Dijon, les Amis de la Conf’, ATTAC 21, les Amis de l’Eldorado, les Verts 21, Slow Food Dijon Côte d’Or, ARDEAR Bourgogne, Terre de Liens, Artisans du Monde, Association KIR, GAB 21, Nature et Progrès Côte d’Or, AMAP Bio de Plombières, Les paniers de la vallée, Plombières Environnement, Les Colporteurs, dijon-écolo, AMAP Bio Les Jardins de Virgile, AMAP Bio des Pieds Bleu, les Faucheurs Volontaires, Association Sun Festival. Cette pétition touche l’ensemble du département, mais il faut savoir que l’agglomération dijonnaise compte de nombreux hectares de cultures (un peu moins de 22 000 ha en 2000), pour environ 1,5% de terres en agriculture biologique (les données sont un peu anciennes, mais la situation ne s’est guère améliorée). L’agriculture péri-urbaine est possible et fondamentale, mais elle se heurte à différents problèmes. Dans l’agglomération dijonnaise il existe un rapport très intéressant à ce sujet, intitulé « Etudes et dialogues sur l’agriculture périurbaine dijonnaise ».
20 mars 2010 – La « semaine de l’environnement »
« La Semaine de l’Environnement se propose d’être un modeste porte‐voix des réflexions et expérimentations sociales et écologiques qui visent à la ré-appropriation de notre présent sans hypothéquer notre futur. » Portée par l’association Kir du réseau GRAPPE. Le Réseau GRAPPE (GRoupement des Associations Porteuses de Projets en Environnement) rassemble un ensemble d’associations étudiantes pour promouvoir au niveau national une vision alternative et engagée de l’écologie. Dans une approche ludique : Balades, conférence-débat, jeux, projection de films, apéros, table ronde, ateliers, concerts, etc.
Dimanche 28 mars 2010 à 13h, place Wilson à Dijon Pique-nique, concert, déambulation, action, interventions et débats… Pour défricher ensemble les bases d’une agriculture locale, directe, bio et s’émanciper collectivement du modèle productiviste et industriel… Pour faire sauter le verrou de l’accès au foncier en zones rurales ou péri-urbaines. Libérons les terres ! Avec la participation/intervention de : la Confédération Paysanne 21, Terres de lien, de jeunes agriculteurs locaux, le réseau européen Reclaim The Fields, l’association Plombières environnement, l’association Kir, Espace autogéré des Tanneries, les Faucheurs volontaires 21, Food not Bombs Dijon, Groupe libertaire Dijon… Dans sa course au rendement, le modèle agricole dominant, basé sur une logique industrielle et productiviste requiert un usage massif de pétrole, de pesticides, d’engrais, d’emballages plastiques, le transport des aliments sur des milliers de kilomètres et provoque la stérilisation des sols et des cours d’eau, la désagrégation de liens sociaux dans les campagnes et l’exode rurale, l’exploitation et le maintien dans la misère de millions de sans-papier-e-s et sans-terres en Europe et dans le monde. Son développement à l’échelle mondiale n’aura fait qu’aggraver les inégalités sociales, la destruction de la biosphère et livrer le vivant, des champs jusqu’aux semences et engrais, aux tenants de l’agro-industrie mondiale et à leurs trusts. L’agriculture industrielle est un cercle vicieux dévastateur. Des mythes progressistes aux mentalités conservatrices, du rouleau compresseur économique aux choix étatiques, son offensive est toujours féroce, même relookée « écolo ». Partout dans le monde, des millions de paysans se battent pour garder un contrôle sur leur ressources, pouvoir nourrir les leurs et ne pas finir dans des bidonvilles. En Europe, les politiques alimentaires ont presque réussi à faire disparaître totalement la « paysannerie » en faisant en sorte qu’il soit presque impossible pour les petits agriculteurs de vivre du travail de la terre et pour les jeunes de s’installer comme paysan. Elles ont rendu la plupart d’entre nous complètement dépendant-e-s, coupé-e-s de tout savoir-faire », espaces et pratiques connectées à la production de notre alimentation. Autour de Dijon, des maraîchers, paysans et des associations regroupant des citadins ou des ruraux, dénoncent et défient la domination de l’agriculture conventionnelle. Des initiatives variées mettent l’accent sur les divers freins institutionnels et politiques à l’installation que rencontrent notamment des projets bios orientés vers la vente directe et locale ou vers des associations. Mais l’accès au foncier demeure souvent verrouillé face à des visions en porte à faux avec l’agro-industrie et ses hypermarchés. Chaque jour des hectares de terres dans le monde sont grignotées par le béton, et les anciennes ceintures maraîchères font sans cesse place à des zones commerciales, des parkings et des immeubles. Dijon ne transige pas à la règle : les campagnes alentours sont tenues par les gros producteurs, la ceinture maraîchère est en friche ou bitumée, et les jardins ouvriers, reflets de communautés sociales et trésors de débrouilles, tendent à disparaître, malgré les fortes demandes à ce sujet. On nous parle sans cesse d’éco-quartiers, mais au delà-du flon flon vert pour l’image et de la réalité eco-aseptisée qu’elle cache, ce que nous souhaitons (re)créer aujourd’hui ce sont des zones maraîchères au sein et en périphérie des villes. Nous voulons des terres où puissent se développer des projets agricoles pour des paysans qui souhaitent s’installer, aussi bien que des potagers qui permettent à des citadins de cultiver une partie de leur nourriture. Les initiatives de libération de terres laissées en friche ou vouée au béton, et la mise en place de potagers collectifs sont parmi les moyens possibles pour défricher les bases d’une agriculture, locale, directe, bio… Elles questionnent les modes de productions et le cloisonnement producteurs-consommateurs. Elles permettent de briser en acte le brevetage et la commercialisation systématique du vivant, et de fertiliser les liens qui se tissent à partir d’une terre partagée, habitée et travaillée… Parce que la nourriture est un besoin primaire, parce qu’autonomiser l’alimentation de l’agro-industrie est à la charnière de tout projet social émancipateur, parce que nous voulons mettre nos idées en pratique et relier des actions locales aux luttes globales, parce que le refus de la nourriture industrielle ne se situe pas sous plastique et hors de prix dans un rayon high tech de supermarché : libérons les terres !
Récit de la libération des terres
Divers collectifs, des citadins bêches à la main, des jardiniers en herbe ou des maraîchers en lutte ont libéré des terres. Des explications et rendez-vous pour la suite…
Appel pratique : Avant tout compte-rendu, un peu de pratique : le potager collectif qui s’installe sur les terres libérées cette semaine à Dijon, rue Phillipe Guignard (au rond point juste à coté du collège des Lentillères et le long de la voie ferrée) est ouvert à tous et toutes. Son maintien, son ampleur et sa dynamique ne tiennent qu’à vous. Des moments de jardinage, bêchage, défrichage et préparations de semis sont prévus tout au long de la semaine, en particulier mercredi et samedi après-midi. Ces mêmes jours a 18h auront lieu des assemblées-goûters des usager-e-s du potagers pour s’organiser ensemble sur la suite. Contact mail, mais le mieux reste de se rencontrer sur place en bêchant ou autour d’un goûter. Récit : Malgré le temps très mauvais ce jour là, le nœud lunaire réputé défavorable au travail du sol, et le changement d’heure, autant de facteurs propres à décourager tout-e participant-e-s potentiel-le au pique-nique annoncé, c’est environ deux cents personnes qui se sont retrouvées vers 13h sous l’abri du kiosque de la place Wilson et autour.
Quelques interventions introductives ont d’abord eu lieu. Un représentant de l’AMAP de Plombières a souligné la demande croissante sur ce type de structure et le besoin que des terres soient laissées à disposition pour des projets paysans locaux. Un maraîcher affilié à la Confédération paysanne a rappelé les luttes menées par son syndicat à ce sujet et mentionné avec une certaine émotion qu’il y a dix ans, lui et sa compagne avaient dû partir des très bonnes parcelles qui allaient être occupées aujourd’hui à cause d’un hypothétique projet d’urbanisme et qu’elles avaient été laissées en friche depuis. Une militante de Terre de liens a parlé des initiatives d’aides collectives développée par son association pour accéder au foncier, tandis que des agriculteurs du réseau Reclaim the Fields (Réclamons les terres), venus de Mayenne, d’Ardèche ou du Morbihan ont appuyé sur la pertinence d’action de ce type en ville ou à la campagne, et au-delà, sur la nécessité de développer une nouvelle « paysannerie » pour sortir de l’impasse de l’agriculture industrielle.
Au son d’une batukada internationaliste, la manifestation a pris les allées du Parc et s’est dirigée droit au but (tenu caché), avec des brouettes pleines de petits plants et quelques dizaines de bêches, pioches, faux et fourches brandies qui lui donnait des airs de jacquerie urbaine. À l’arrivée au coin de la rue Phillipe Guignard l’ensemble des manifestant-e-s ont pénétré directement sur la première parcelle en friche de la rue, s’avançant mètres par mètres en défrichant en ligne ce champ envahi par les ronces. Au bout de quelques heures d’intense ébullition collective, grâce au ravitaillement assuré par Food not bombs et sous les rythmes véhéments de la batukada, une bonne partie du champ était déjà retourné et en voie d’être ensemencé. Les quelques policiers présents se sont contentés d’observer et de condamner, médusés. Une première assemblée du potager a permis de se donner rendez-vous pour la suite, d’organiser la diffusion de l’information, le début des cultures et le maintien de l’occupation. Bon nombre de voisins, qui voyaient les terres et les maisons alentour se dégrader depuis des années, sont venus s’enquérir avec enthousiasme de l’action et sont repartis en promettant de repasser bêche à la main ou avec quelques prospectus pour relayer l’information dans le quartier.
Et de l’autre côté de la friche, une maison occupée depuis un mois déjà par un collectif d’habitant.e.s, « la villa », propose de servir de lieu de réunion pour s’organiser sur le potager collectif.
Les habitant.e.s (sans droit ni titre) ont retapé le toit qui a été détuilé (la mairie de dijon en est propriétaire) pour rendre cette maison inutilisable. Cela s’appelle « dévitaliser » une maison, c’est-à-dire enlever des tuiles, des fenêtres… pour que le bâtiment devienne inhabitable.
2010 : Occupation, destruction, rassemblements et première fête
2011 – Construction du Pot’Col’Le, ouverture et expulsion de la boucherie
Le Pot’Co’Le
Le squat de Chicago
Ouverture du squat de la boucherie Ponelle, appelé « Chicago »
par les habitants, situé sur le quartier des Lentillères face à la zone
des abattoirs. C’est le premier gros squat dijonnais pour des personnes
exilées, ouvert en plein hiver alors que de nombreuses personnes
dorment dans les rues et les parkings.
Avant
Pendant
L’expulsion
La démolition
Après Un terrain de BMX a vu le jour, et chaque bosse porte le label « faite à la main » !
2012 – « Sondage » et lancement du Jardin des Maraîchers
Chantier d’été 2013 Construction du « Snack Friche », le premier espace collectif, chauffable, lieu d’organisation pour la vie et la lutte mais aussi espace gym, projections, concerts…
2014 – Manifestation et chantier
Printemps 2014 Grosse manifestation « festive et familiale » qui démarre devant le Grand Dijon et fait halte devant la mairie avec un concert du fameux groupe « 20 minutes de piscine ».
Eté 2014 Cette fois le chantier d’été s’intitule « DécoQuartier », des animaux masqués apparaîssent sur les murs de la rue Philippe Guignard.
Fête de printemps Nouvelle prise de terre pendant la fête de printemps et plantation d’un champ de courges.
La fête est marquée par une tonalité zapatiste avec une exposition permanente de fresques.
L’hydre capitaliste comme elle est nommée par les Zapatistes est partout et autour des Lentillères ce sont d’énormes panneaux de publicité qui vont tomber.
Votre souvenir de concert ? Pour les 7 ans du squat Les Lentillères à Dijon (qui vient de remporter une victoire importante avec l’abandon du Projet d’écoquartier qui devait détruire des terres maraîchères), nous jouons vers minuit, juste après qu’un groupe soit allé descendre un panneau publicitaire de 4×3 m à la disqueuse. Les gens reviennent de l’action gonflés à bloc, nous jouons, l’ambiance est extraordinaire, beaucoup de nos paroles (que le public chante) prennent toutes leur sens à ce moment, surtout qu’on sortait tout juste d’un spectacle pour lequel on avait fait la musique, autour de la question de comment vieillir avec ses idéaux. Souvenir très marquant.
2018 – Lancement de la phase 1 de l’écoquartier
En face de l’autre côté de la rue …
2019 – Victoire sur la phase 2 !
Le 25 novembre, une casserolade était organisée à l’occasion du conseil municipal où les Lentillères étaient à l’ordre du jour. Quelques heures avant le conseil on apprend que la mairie abandonne le projet d’écoquartier. Le rassemblement se transforme en casserolade de la victoire et on peut suivre dans la rue en direct sur grand écran le conseil municipal.
Après une harassante semaine de chantiers de nettoyage et entretien des espaces communs fin février, nous avons notamment réaménager le parc de la villa. 10 ans plus tard, on y trouve un amphithéâtre, un parc et un bateau pirate. En ces temps de confinement, on continue à préparer les espaces pour la fête des 10 ans qui n’est que repoussée, sans doute pour cet été !
Nous avions écrit ce texte il y a plusieurs jours, dans le but de le publier au cours de cette journée électorale. L’ampleur prise par le coronovirus semble mettre les élections à distance de l’actualité. Malgré tout et puisque le premier tour a bien eu lieu, nous vous invitons à lire, commenter et débattre les quelques reflexions suivantes pendant le confinement qui s’annonce. Aussi puisque le sujet est brûlant et qu’il est toujours bon dans des moments comme celui-ci de consulter des analyses plus structurelles, nous vous proposons également la lecture de l’article suivant qui fait le lien entre agro-industrie et coronavirus
Nous suivons depuis 10 ans notre propre calendrier, celui des saisons et des cycles de la nature, celui des luttes, de nos assemblées, des mouvements qui nous traversent, des rencontres, de la construction de nos amitiés et de nos soutiens.Et même s’il tente de s’imposer au monde politique, le calendrier électoral n’est pas le notre. Bien sûr nous n’y sommes pas complètement indifférent·es, car si nous luttons pour disperser le pouvoir, nous ne sommes pas dupes, celui-ci n’a pas disparu et les élections viendront donc couronner une nouvelle fois qui dirigera la ville. Les répercussions peuvent être nombreuses aussi bien pour les Lentillères que pour l’ensemble des habitant·es de la ville.
Ainsi dans le cadre de cette campagne électorale, les idées et les pratiques politiques de milliers de gens se sont vues ordonnées dans des programmes. Du moins celles qui sont devenues acceptables aux yeux des candidats, quand d’autres restent ignorées.
Aux Lentillères, dix ans de lutte ont finit par provoquer tellement de sympathie et de soutien au sein des dijonnais·es que tous les partis se sont rendus compte que l’abandon du projet semblait un filon électoral intéressant. D’autant plus depuis que le verdissement de programme est devenu la discipline la plus en vogue des élections.
Dépassés par les enjeux climatiques actuels, les mobilisations des jeunes, un été caniculaire, et la prise de conscience généralisée, politiciens de tout bord tentent, à l’heure de se faire (ré?-)élire, de s’accrocher à la bouée de sauvetage écologique. Mais comment pourrions-nous faire confiance à ceux qui ont permis au désastre écologique de se mettre en place ? Comment ceux-là mêmes qui gouvernent depuis des lustres pourraient-ils devenir du jour au lendemain les artisans de l’écologie ?
Depuis longtemps, des gens se sont mis en lutte aux Lentillères, à Bure, à Europacity, à Roybon, à Notre-dame des Landes, à Poligny, mais aussi à l’autre bout du monde, au Chili comme au Rojava. À chaque fois, les opportunistes de la politique espèrent retirer un profit de nos luttes en se les appropriant lorsque le vent tourne, tout en les vidant de leurs contenus les plus subversifs. L’histoire des luttes nous apprend à nous méfier des amitiés offertes à la veille d’une victoire.Les partis espèrent-ils réellement aujourd’hui se réapproprier nos luttes en isolant la dimension écologique alors qu’elles se sont construites de pratiques et de convictions indissociables : anticapitalistes, féministes, communalistes, « do it yourself » et bien d’autres ?
Aux Lentillères nous n’avons besoin ni de programme ni de promesse pour construire notre avenir. C’est pourquoi nous réaffirmons : – Que notre pensée de l’écologie ne sera jamais séparée d’un processus collectif, de l’inclusion des plus précaires, et de la prise en compte de multiples questionnements sur les différentes formes d’oppression. – Que la préservation des terres ne passe pas par leur mise sous cloche, mais par une mise en relation réfléchie de l’habitation, de l’agriculture et de la biodiversité. L’habitation fait partie intégrante de l’histoire, du présent et du futur du Quartier. Il doit rester habité, de manières multiples et réfléchies collectivement. – Que seule l’élaboration collective entre les usager·es d’un territoire permet de prendre soin à la fois de la terre et de ses habitant·es. Nous refusons que le Quartier soit morcelé à travers des baux individuels. Nous ne sommes pas opposé·es par principe à toute forme de régularisation, à partir du moment où elle permettra de penser le Quartier comme une seule entité, dont les usages fonctionnent ensemble et s’enrichissent mutuellement. – Que nous voulons que cette possibilité concrète de soigner collectivement un territoire soit inscrite dans le PLUi à travers une forme nouvelle : la Zone d’Écologies Communales (ZEC). Cette zone permettra de penser ensemble l’habitat, le travail de la terre, et la préservation des espaces, à travers des formes d’habitat léger, d’agriculture respectueuse et d’attention poussée aux non-humains. Le soin de cette zone sera confié à ses usager·es à travers des assemblées horizontales.
Il y a 10 ans le combat contre l’artificialisation des terres aux Lentillères et ailleurs peinait à trouver de l’écho. Parions que demain, celui que nous menons simultanément pour plus de solidarité et de communs, sera une évidence. L’écologie sera communale ou ne sera pas.
Par ailleurs, l’abandon du projet aux Lentillères ne saurait permettre aux décideurs de justifier la bétonnisation d’autres terres. Nous soutenons toutes les initiatives qui visent à empêcher la destruction des terres agricoles, nous vous invitons donc à nous rejoindre au sein de la coalition du Cri des Terres, pour se lier face aux logiques destructrices de la métropole dijonnaise.
Enfin, nous réaffirmons que nous soutenons toutes les formes de résistance qui arrachent la politique à la représentation et aux comptages des urnes pour en faire une matière vivante, faite de débat et de conflit, d’entraide et de solidarité, d’occupation de rue et de mise en grève.
Nos solidarités seront notre force. L’assemblée du Quartier libre des Lentillères
Posted inNon class|Comments Off on Lettre ouverte des Lentillères en ces temps électoraux (et viraux…)
Le quartier libre des Lentillères est né d’une manifestation fourche en main en 2010, à Dijon, à l’issue de laquelle une centaine de personnes a défriché puis cultivé un première parcelle sur un ensemble de terres fertiles et de maisonsabandonnées, menacées par un projet d‘urbanisation.
En 10 ans ce premier potager à grandi pour devenir quartier. D’années en année ce petit bout de campagne au cœur de la ville, derniers vestiges de l’ancienne ceinture verte de Dijon, s’est re-mué en lieu de maraîchage, d’habitation, d’auto-construction, de bouillonements sociaux et de fêtes fièvreuses, d’accueil d’exilés et d’engagements sur la ville. Du printemps 2010 au printemps 2020, face aux coups de tractopelles, de matraques, de karshers, aux fausses concertations publiques et aux faux-semblants de la vitrine verte municipale, les lentillères ont résisté.
Le 25 novembre dernier, la mairie annonçait -enfin – l’abandon de la phase 2 du projet de bétonisation de ces terres maraichères, tout en menaçant de tri et d’expulsion celles et ceux qui sont parvenus à les défendre.Le quartier libre doit donc continuer aujourd’hui à se battre pour maintenir ce qu’il a construit de singulier sur ce triangle de 9 hectares.
Dans cet espace aussi bio-diversifié qu’hétéroclite, on continue à croire en l’auto-gestion des communs par les habitant.e.s et usagers directs -et non par le marché où par les pouvoirs lointains et imposés. On y invente des manières de s’organiser collectivement en lien avec le reste du vivant.
Depuis l’occupation, chaque année, de grandes fêtes ont lieu pour l’arrivée du printemps et celle de l’automne. Cette année, la fête de printemps du quartier libre des Lentillères célèbre 10 années de lutte, une victoire partielle et un tas de désirs concrètement fous pour la suite ! La fête de printemps sera un aussi un moment de mobilisation pour affirmer à plein que l’avenir du quartier doit bel et bien être inventé par ces usager.e.s et que les menaces et projets parachutés doivent cesser.
Dès le week-end du 3 et 4 avril,les lentillères se déploieront dans d’autres parcs et quartiers de la ville pour discuter des initiatives de contestation des politiques urbaines actuelles, en s’appuyant, comme point de départ, sur l’expérience des Lentillères. Et d’en comprendre la signification profonde comme expression générale d’un mouvement de remise en cause de la politique représentative.
Du vendredi 10 avril au lundi 13 avril, tout le quartier se transforme pour accueillir des concerts, ateliers, spectacles, expositions, balades. Nous y retrouverons un tas de groupes et collectifs qui nous ont remué et mis en transe dans la dernière décennie. On espère y boire un coup aussi avec tous les ami.e.s qui ont accompagné cette histoire et modelé ce territoire, en y habitant un moment, en y cultivant un bout de jardin, en venant régulièrement se mêler au quartier depuis d’autres contrées…
Le Samedi 11 avril, la fête s’exporte en centre-ville le temps du « Carnaval sauvage des lentillères » déambulant dans les rues dijonnaises. Avec ses hakas, dérives, danses, masques, chars etses passions d’exister, le carnaval nous projettera vers une nouvelle décennie de luttes pour perpétuer la défense du quartier libre.
Puisqu’il n’y a pas de bon carnaval sans bons déguisements, on vous invite à vous lancer dès maintenant : il y aura un cortège paysan avec ses traditionelles fourches et bêches, un bande de renard fauve et d’animaux des friches, et une cohorte de costumes végétaux et d‘êtres recyclés.
Il est possible de venir aider à la préparation des chars et costumes, ainsi qu’à l’installation de la fête pendant toute la semaine précédente.
Si vous venez d’ailleurs que dijon pour la semaine ou juste pour la fête et avez des besoins de couchage, prenez une tente et envoyez un petit mail à lenti10ans@riseup.netpour qu’on estime au mieux les besoins.
– 17h00 : « Dixtorsion » Spectacle de danse collaborative, performance en mouvement
– 19h00 : Tout Bleu – nappes et transe incantatoire –(Genève)
– 20h30 : Cabaret d’anniversaire des Lentillères – retour en histoires, chansons, blagues, poésies sur 10 ans d’occupations du quartier.
– 22h00 : Hyperculte – Duo kraut-pop post-disco (Genève)
– 23h30 : Lovataraxxx – Cold Wave (Grenoble)
– 01h00 : Badbad – Dark Techno Wave Dancefloor (Paris)
SAMEDI 11 AVRIL
### 14h00 : Carnaval sauvage des lentillères(voir plus haut) – départ à 14h des lentillères. Tout le monde est là ! déguisé.e.s ! ###
– 19h00 : « Nous les oiseaux » par la compagnie Les Fugaces – Théâtre – Road trip pour un soulèvement poétique – Adaptation libe du roman de Lola Lafon « Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce »
– 19h30 : Flo Mekouyenski – Petites Chansons Sauvages et autres facéties (synthétienne)
– 20h30 : Chafouin – Noise Rock Expressioniste – (Cévennes)
– 21h45 : Avatch – Satires et bal de 12 (Aveyron)
– 23h00 : Portron Portron Lopez – Rock sur ressorts (Aveyron / Limousin)
– 00h30 : Binamé – Transes collectives disco-punk et révolutionnaires depuis plus de 30 ans (Belgique)
– 01h30 : Plagiat – [t]rap in opposition (Le Mans)
– 02h00 : Panaché de DJs : mixx d’un monde par une loutre, 13 dec crew (hiphop – dijon), dj saman (tutti frutti – dijon) , dj lo (musique à scotcher – marseille)
DIMANCHE 12 AVRIL
– 14h00 : Projet D, Part I –spectacle de marionnettes
– 15h30 : Atelier Rap des Lentillères
– 16h00 : balade historique friche
– 16h30 : Projet D, Part II – spectacle de marionnettes
– 18h00 : « La Bonne Colère » – Cie La Stoccata – théâtre
– 19h00 : « Ni Gueux, Ni Maître », Théâtre forain déjanté et hommage à léon Tolstoï, Cie des Arracheurs de Dents – (rennes-creuse)
– 1H30 : Blada – Electro-trad maghreb et Moyen-Orient.
– 02h00 : Raymonde (live electro – lyon france) Souk6tem high-fi (nantes) et panaché de homes DJs tanneries et lentillères: dj ranium, dj seb potcole et dj lu
En continu de 14h00 à 18h00 :
– Cie La Méandre avec le spectacle en caravane « On boira toute l’eau du ciel »
– « Les lectures zelectroniques« – Détachement International du Muerto Coco – Poésie contemporaine / théatre / musique
LUNDI 13 AVRIL
– 15h00 :Balade historique Lentillères
– 16h00 : The Magic Mitchell and Armandino afternoon show –cartes transformistes et accordéon savant (wild west)
– 18h00 : Cie Qualité Street – Spectacle « La Beauté du Monde »
– 19h00 : lv2 – danse avec les loops(paris)
– 20h00 : Tôle Froide – lo-fi riot girl pop punk band (lyon / Saint-Etienne)
– Cie La Méandre avec le spectacle en caravane « On boira toute l’eau du ciel ».
+ Lupus in Fabula par le Projet D et Bonhomme par la compagnie Raffut
et aussi sur tout le week-end : une radio pirate belge, des expos, des éditions indépendantes, un coin boum permanente, un camping pour les personnes venues de plus loin….
Comme chaque année aux lentillères on fêtera ce printemps l’anniversaire de la première occupation de terres. Il y a 6 ans, 28 mars 2010 déboulaient [...]